Deux jours après l'adoption dans les urnes de la loi sur l'électricité, les Vert-e-s ont lancé une initiative populaire «Pour un approvisionnement sûr en énergies renouvelables» (initiative sur le solaire). Concrètement, cette initiative populaire a pour objectif d'imposer l'installation de panneaux photovoltaïques sur toutes les nouvelles constructions, y compris les maisons individuelles, ainsi que lors d'une importante rénovation. Un délai de quinze ans serait prévu pour les bâtiments existants et des cas de rigueur pourraient être pris en compte. Dans leur argumentaire, les Vert-e-s plaident pour un approvisionnement énergétique indigène, renouvelable et respectueux de l'environnement. En d'autres termes, il est préférable d'exploiter le potentiel du solaire sur le bâti plutôt que de construire des parcs solaires dans les Alpes. Selon Liza Mazzone, présidente du parti, seulement 10 pour cent du potentiel de l'énergie solaire sur les toits et les façades est utilisé. Le parti écologiste précise aussi que l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) a publié une étude qui indique que les toits et les façades en Suisse pourraient produire 70 térawattheures d'électricité par année.
L'initiative populaire a reçu un accueil mitigé dans la sphère politique helvétique. D'abord, de nombreux articles de journaux ont remis en question le timing de l'initiative populaire et débattu de la volonté des Vert-e-s de reprendre la main sur la thématique à la suite de la votation du 9 juin 2024. Ensuite, plusieurs parlementaires ont critiqué une initiative populaire qui remet sur la table un sujet déjà débattu au Parlement. En effet, la loi sur l'électricité n'intègre des obligations d'installations de panneaux solaires que pour les bâtiments d'une superficie au sol supérieur à 300 m2. La question d'une obligation d'installation généralisée a été débattue mais rejetée au Parlement. Finalement, plusieurs parlementaires ont pointé du doigt le manque de main d’œuvre qualifié, le recours à une obligation plutôt qu'à des incitations, les complications administratives et juridiques pour définir les cas de rigueur ainsi que l'impossibilité financière, pour certains ménages, de répondre à une telle obligation.
Le délai de récolte de signatures est fixé au 11 décembre 2025.