En décembre 2022, Gerhard Pfister (centre, ZG) a déposé une motion visant à éviter les offres trompeuses de leasing automobile et à assurer la transparence des prix. Selon le motionnaire, il existe actuellement deux situations distinctes. La première concerne l'achat d'un véhicule auprès d'une société de leasing affiliée à un constructeur automobile ou à un importateur général. Ces sociétés peuvent offrir des leasings très bas, voire nuls, car le constructeur ou l'importateur général internalise les coûts, le répercutant ensuite sur le prix du véhicule. Les preneurs de leasing ne sont généralement pas informés de ce processus, puisque le droit suisse n'impose pas la transparence dans ce domaine. Dans la deuxième situation, le leasing est contracté auprès d'un concessionnaire indépendant, qui ne peut pas bénéficier de financements croisés. Par conséquent, le leasing est plus cher. Selon Gerhard Pfister, ce double scénario constitue une distorsion de la concurrence. Le député demande donc l'introduction de davantage de transparence sur le marché des leasings, en particulier en exigeant que les coûts réels du leasing soient communiqués à l'acheteur.
Le Conseil fédéral s'est opposé à cette motion. En effet, l'exécutif estime qu'à l'heure actuelle, toute personne offrant un crédit à la consommation est soumise à une obligation générale d'information, conformément à la loi sur les crédits à la consommation (LCC). Par ailleurs, le Conseil fédéral considère que du point de vue de la protection des consommateurs et consommatrices, l'exigence de divulguer le coût de revient, ainsi que les éventuels financements croisés, n'est pas nécessaire et irait au-delà de l'esprit et des objectifs des lois en vigueur (LCD, LCC et OIP).
Lors de son intervention devant la chambre basse, Gerhard Pfister a expliqué que les leasings à 0 pour cent induisent les consommateurs et consommatrices en erreur et vont à l'encontre du principe de transparence. Le député a également souligné les préjudices subis par les 5000 garagistes suisses, notamment les concessionnaires indépendants qui sont évincés du marché. Le ministre de l'économie, Guy Parmelin, a ensuite pris la parole pour réitérer que les prix des leasings automobiles sont déjà très réglementés, et que cette motion est problématique en termes de secret d'affaires et d'égalité de traitement des entreprises. Finalement, le Conseil national a accepté la motion par 103 voix (1 PLR, 37 PS, 13 UDC, 22 Vert-e-s, 30 Centre) contre 87 (26 PLR, 51 UDC et 10 Vert'libéraux) et 1 abstention.