Entre eurofoot, eurovision et exposition universelle, la Suisse valorise ses compétences et son image en 2025
de Mathias Buchwalder et Chloé Magnin
En 2025, l'évolution des coûts de la santé a constitué la préoccupation principale des suisses et des suissesses, toutes générations confondues, indique le baromètre des préoccupations de l'UBS. Comme chaque année, il s'agit là d'un des enseignements majeurs dans le chapitre «Problèmes politiques fondamentaux», dans lequel se côtoient les questions de cohésion nationale, d'image de la Suisse, de ses mythes et de ses compétences, ainsi que la valorisation de celles-ci dans le cadre d'expositions nationales et universelles ou d'autres manifestations d'ampleur internationale.
A cet égard, 2025 a été une année mi-figue mi-raisin pour les projets d'exposition nationale. D'une part, le Conseil fédéral a soumis à consultation un projet de Loi fédérale sur le soutien aux expositions nationales (LSEN), permettant de clarifier les conditions-cadres pour la tenue d'un tel événement. En parallèle, le gouvernement a cependant annoncé qu'il n'accordera pas de soutien financier fédéral pour la décennie 2030. Sans cette manne, il est peu probable de voir l'exposition qui succédera à Expo.02 se tenir prochainement.
Entre avril et octobre avait lieu l'Exposition universelle d'Osaka, au Japon. Le pavillon suisse y a été l'un des plus populaires, enregistrant environ un million d'entrées. L'occasion pour la Suisse d'allier tradition et innovation sous le slogan «From Heidi to high-tech». Dans le même ordre d'idée, le Conseil fédéral a annoncé en octobre sa volonté de mettre sur pied une maison suisse durant les JO de Los Angeles 2028 afin de promouvoir l'image d'une Suisse créative et innovante.
En 2025, deux manifestations d'ampleur internationale, l'Eurovision et l'Euro féminin, ont été bénéfiques à l'image du pays à l'étranger. Ces événements ont fait rayonner la Suisse dans les domaines du sport et de la culture, permettant de diversifier son image. Franc succès populaire, l'Euro féminin a fait vibré la fibre patriotique des suisses et suissesses. Auteure d'un splendide parcours jusqu'en quart de finale, la Nati a fait descendre les gens dans les rues lors de ses rencontres. Ainsi, une marée humaine de 25'000 supportrices et supporters a traversé Berne pour assister au quart de finale contre l'Espagne. A l'inverse, la décision des autorités de la ville de Porrentruy (JU) d'interdire l'accès à la piscine municipale aux ressortissants français a été jugée regrettable pour l'image de la région.
Lorsqu'on évoque le patriotisme, la fête nationale n'est jamais bien loin. C'est à cette période-là que la part d'articles de journaux consacrés au thème «Problèmes politiques fondamentaux» a été la plus importante (voir l'analyse APS des journaux). Cette année, le premier août a été troublé par la décision de Donald Trump de taxer les produits suisses à hauteur de 39 pour cent. Après son désormais fameux coup de téléphone avec le président américain au soir du 31 juillet, la présidente Karin Keller-Sutter se trouvait sur la prairie du Grütli pour célébrer l'anniversaire de la Confédération. A propos du Grütli, le Conseil des Etats a refusé une motion qui voulait transférer la gestion de la prairie de la SSUP à la Confédération.
Enfin, en 2025, le Conseil national a refusé deux initiatives parlementaires qui souhaitaient accorder une amnistie à des Suisses ayant combattu dans des conflits à l'étranger, une pratique interdite par le code pénal militaire. L'une d'elle avait pour but de réhabiliter les Suisses et les Suissesses ayant combattu l'Etat Islamique (EI), l'autre ceux s'étant engagés contre la guerre d'agression russe à l'encontre de l'Ukraine.