La question de la régulation de l'accès aux réseaux sociaux pour les enfants et les jeunes a figuré sur le devant de la scène en 2025. Lors de la session de printemps, le Conseil des Etats a accepté deux postulats sur cette thématique (Po. 24.4480 et Po. 24.4592), alors que la CIP-CSR avait déposé des motions en ce sens dans les parlements romands fin 2024. En novembre 2025, la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse (CFEJ) a à son tour pris position sur la question. Elle s'est déclarée contre des interdictions générales d'utilisation, privilégiant une approche pédagogique de promotion des compétences numériques. Les enfants ont ainsi le droit, selon la Convention relative aux droits de l'enfant des Nations Unies (ONU), à l'information, à l'éducation de manière adaptée, et à la participation aux offres numériques. Leur opinion est d'ailleurs importante, a souligné la CFEJ, qui plaide pour des règles élaborées conjointement. En outre, la CFEJ a demandé que la responsabilité des plateformes soit engagée, afin de renforcer la transparence s'agissant du fonctionnement des algorithmes, qui «tracent et interprètent les intérêts et les comportements des utilisateurs». A cet égard, la CFEJ a indiqué qu'elle prendra position sur le projet de Loi sur les plateformes de communication et les moteurs de recherche (LPCom).
Le débat a également eu lieu dans les médias. Le président de l'Association des directeurs d'écoles de Suisse alémanique (VSLCH) Thomas Minder a estimé, dans un entretien avec les journaux du groupe Tamedia, que les réseaux sociaux devraient être interdits aux mineurs, alors que l'utilisation des téléphones dans le milieu scolaire est également une thématique fréquemment soulevée ces derniers mois. Son opinion était partagée par plus de 60'000 signataires d'une pétition déposée par l'association Nextgen 4 Impact auprès du Conseil fédéral en septembre, demandant aux politiques d'agir pour «protéger les enfants des addictions, du cybermobbing et de la manipulation commerciale».