Dans son message du 4 juillet 2012, le Conseil fédéral avait soumis, au Parlement, la proposition de modifier la loi sur l'organisation du gouvernement et de l'administration (LOGA) et la loi sur le Parlement (LParl) afin d'établir des règles plus claires sur la conclusion de traités. Ainsi, les compétences du Conseil fédéral concernant la conclusion de traités internationaux sans les soumettre au Parlement seraient plus clairement délimitées, ce qui élargirait les compétences du Parlement. Dans le droit en vigueur, le Conseil fédéral a la compétence de conclure seul des traités internationaux de portée mineure sans que les Chambres ne se soient prononcées. Une première modification propose qu'une liste des traités soit établie, afin que cette compétence du Conseil fédéral soient autorisées de manière claire à travers une loi. Il s'agit, en bref, d'éviter d'éventuels conflits de compétence entre l'Assemblée fédérale et le Conseil fédéral en matière d'approbation de traités internationaux et de définir plus précisément la notion de traités de portée mineure.
Une deuxième modification de la LParl et de la LOGA concerne le rôle des consultations des commissions parlementaires compétentes. Le Conseil fédéral propose de renoncer à appliquer un traité international à titre provisoire lorsque les commissions parlementaires compétentes des deux conseils s'y opposent à la majorité des deux tiers.
Lors des délibérations, qui ont débuté le 16 avril 2013 et qui ont finalement abouti le 26 septembre 2014, il y a eu de nombreuses divergences entre les deux conseils. Une majorité du Conseil national a proposé avec succès lors de la session spéciale 2013 que le Conseil fédéral doive demander l'approbation des commissions compétentes avant d'appliquer un traité à titre provisoire. De son côté, le Conseil des Etats a voté pour une modification laissant une certaine capacité d'agir rapidement au Conseil fédéral. Lors de la session d'été, il s'est prononcé par 22 contre 21 voix contre la proposition du Conseil national de restreindre les compétences du gouvernement lorsqu'il s'agit d'appliquer provisoirement des traités internationaux. Cette courte majorité veut ainsi garantir à la Confédération une certaine liberté, et donc rapidité, en matière de politique extérieur lorsque les intérêts essentiels de la Suisse sont en jeu et qu'il y a urgence à agir. Le National s'est opposé à cette modification. Il a également voulu restreindre le veto à une seule commission, et non deux comme le propose le projet du Conseil fédéral, mais il a fini par obtempérer. Lors de la conférence de conciliation du 17 septembre, le Conseil des Etats s'est finalement incliné en faveur de la proposition du Conseil du peuple visant une pratique plus restrictive que celle en vigueur et n'autorisant pas le gouvernement à appliquer seul un traité de portée mineure, donnant ainsi le droit au Parlement de mettre son veto à un traité lorsque les deux commissions s'y opposent.
En ce qui concerne la liste des traités internationaux de portée mineure que le gouvernement peut conclure seul, les deux chambres ont accepté les propositions du Conseil fédéral visant à réduire cette liste.
La nouvelle loi a finalement été adoptée lors du vote finale le 26 septembre par 34 voix contre 5 et 6 abstentions au Conseil des Etats et par 192 voix et 6 abstentions au Conseil national.
Dossier: Kompetenzen des Bundesrates zum Abschluss völkerrechtlicher Verträge