Lors de la fin d'année 2023 et du début 2024, les médias ont été préoccupés par la baisse constante des naissances en Suisse. En effet, après une forte augmentation du nombre de nouveau-nés en 2021 à la suite de la pandémie de Covid-19, le taux de natalité a atteint un plus bas historique en 2022 et ne cesse de reculer. Selon l'Office fédéral de la statistique (OFS), le taux de natalité s'élevait à 1,52 enfant moyen par femme en 2021, contre 1,39 en 2022 et 1,33 en 2023. Entre 2022 et 2023, cela a représenté un recul des naissances de 2.8 pour cent. La situation inquiète puisqu'il faudrait 2,1 enfants par femme pour assurer le renouvellement des générations et le financement des prestations sociales.
Plusieurs raisons possibles à la baisse de natalité ont été citées dans la presse, comme par exemple les perspectives d’avenir plutôt mornes liées au changement climatique ou à la situation géopolitique incertaine. Un changement de style de vie au sein des nouvelles générations, des études plus longues et la difficulté de concilier vie familiale et vie professionnelle poussent également les jeunes à renoncer à avoir des enfants. Pour certains, ce n'est plus nécessairement considéré comme essentiel à une vie épanouie. Allant encore un pas plus loin, le démographe autrichien Lutz Wolfgang affirmait dans la presse que: «les jeunes sont tellement occupés par les réseaux sociaux qu'ils n'ont plus le temps d'avoir des enfants». De plus, selon la Weltwoche, la décision de ne pas avoir d'enfants est de plus en plus acceptée. Les raisons financières sont également importantes; selon le Neue Zürcher Zeitung: «Qui agit de manière économiquement rationnelle en Suisse n'a pas d'enfants».
Quelques solutions ont été proposées dans la presse pour mieux tenir compte des besoins parentaux. Parmi celles-ci, les entreprises devraient notamment améliorer la compatibilité des carrières professionnelles des femmes avec leur vie familiale. L'Etat devrait intervenir également pour rendre la parentalité économiquement plus attrayante, par exemple en proposant des crèches à des coûts abordables, ou en versant plus d'allocations parentales. Les hommes ont également leur rôle à jouer, en participant davantage aux tâches domestiques et familiales dans le foyer.