Afin d'atteindre les objectifs climatiques et de favoriser la justice sociale, Balthasar Glättli (Vert-e-s, ZH) a déposé, en juin 2022, un postulat chargeant le Conseil fédéral d'élaborer un rapport sur les effets d'une réduction du temps de travail sur le climat et la justice sociale. Dans son argumentaire, il explique que le système économique et social suisse, basé sur une logique de croissance économique et matérielle perpétuelle, atteint ses limites écologiques, sociales et économiques. Il appelle ainsi l'Etat à adopter une approche de sobriété économique, notamment en réduisant le temps de travail. Il justifie qu'une semaine de travail réduite contribuerait à diminuer le surmenage, le chômage, la surconsommation, les émissions élevées de CO2, les profondes inégalités et le manque de temps pour vivre de manière plus durable. Il précise également qu'il est nécessaire que le rapport du Conseil fédéral montre de quelle manière une réduction du temps de travail serait écologiquement bénéfique et ne conduise pas à plus de consommation.
Guy Parmelin a rappelé que le Conseil fédéral avait indiqué à plusieurs reprises – notamment dans ses réponses aux motions 21.4642 et 21.4644 – qu'une réduction du temps consacré à l'activité rémunérée à des fins écologiques n'était pas pertinente, étant donné que les ressources sont également consommées lors des loisirs. Il ajoute que plusieurs questions posées par l'auteur du postulat ont déjà été traitées par le Conseil fédéral dans sa Stratégie pour le développement durable 2030 (SDD).
Le postulat a finalement été rejeté par 131 voix contre 61 au Conseil national. Seuls les Vert-e-s et le groupe socialiste y étaient favorables.