De plus en plus d'entreprises suisses ont introduit de leur propre initiative la semaine de quatre jours. Réduire le temps de travail permettrait d'augmenter l'attractivité de l'entreprise, ce qui peut représenter un avantage significatif en période de pénurie de personnel qualifié. Malgré les bienfaits pour les employé.e.s, notamment l'amélioration de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la Suisse reste encore très éloignée d'une mise en place légale de la semaine de quatre jours. Selon Veit Hailperin, fondateur d'un bureau de conseil en entreprise zurichois, ce sont les mentalités qui bloquent : «Ici, on a encore souvent tendance à penser que plus on travaille, plus on est productif et mieux on s'en sort».
C'est pourquoi, en avril 2024, il a lancé avec la Haute école spécialisée bernoise (BFH) un projet pilote en collaboration avec l'organisation à but non lucratif 4 Day Week Global. Dans le cadre de ce projet, 10 à 50 entreprises devront tester la semaine de quatre jours durant six mois tout en maintenant une rémunération à temps-plein. L'objectif de cette étude est de mesurer les conséquences de ce modèle de travail afin de démontrer si sa mise en œuvre est réalisable en Suisse. Le projet commencera par une première phase de préparation à la transition accompagnée d'expert.e.s, puis viendra la réalisation en fin d'année 2024.
Le syndicat Unia suit le projet de près. Si les résultats de l'étude sont positifs, cela jouerait en faveur d'une réduction du temps de travail. Dans le journal la Liberté, le syndicaliste et ancien conseiller national Jean-Claude Rennwald met toutefois en garde que le temps de travail ne doit pas simplement être compressé sur moins de journées, mais plaide pour une réduction à 32 heures hebdomadaire sur quatre jours. Sara Gnoni, membre du comité de la Fédération suisse des entreprises (FSE), précise cependant que ce modèle de travail ne serait pas applicable à toutes les branches.