Afin de réformer la gouvernance communale, Vincent Bosson, préfet du district de la Gruyère, a relancé l'idée de la création d'une commune unique en Gruyère. Cette fusion de 25 communes en ferait la plus grande commune du canton de Fribourg, et Gruyère entrerait également parmi les plus grandes communes de Suisse. Cette réforme est jugée nécessaire, car plusieurs communes ont déjà dû se regrouper au sein d'associations intercommunales par manque de compétences. Un comité de pilotage (Copil) a ainsi été créé avec les 25 syndics concernés pour développer le projet. Dans un premier temps, le Copil a souhaité consulter la population sur le principe de la mégacommune avant d'entrer dans le détail de l'organisation.
Plusieurs défis se sont présentés. Le premier défi a été celui du bilinguisme avec la commune de Bellegarde, qui est la seule commune germanophone du projet. Il a donc été proposé de maintenir une administration en allemand dans cette région. Les autres défis ont été ceux de la perte de proximité et de la représentativité. Plusieurs séances d'information ont été organisées pour la population dans les différentes régions. La principale préoccupation des habitant.e.s a concerné le risque d'une «commune à deux vitesses», où le développement de la ville de Bulle – deuxième plus grande ville du canton après Fribourg – serait favorisé, au détriment des zones périphériques. Peu de temps avant la votation, plusieurs sections de partis se sont exprimées en faveur de la poursuite des travaux, à savoir le PLR, le Centre, le PS et le PVL.
Lors du vote consultatif du 9 juin 2024, la population gruérienne a rejeté la poursuite des travaux pour la création d'une commune unique, avec 58.2 pour cent des voix. Seules 3 des 25 communes – Bellegarde, Broc et Haut-Intyamon – ont approuvé le projet de fusion. La préfecture devra donc envisager d'autres alternatives pour réformer la gouvernance communale à l'avenir. Le préfet Vincent Bosson s'est toutefois dit satisfait des résultats pour un projet si «novateur et ambitieux».