Avec une motion, la socialiste Claudia Friedl (ps, SG) a demandé au gouvernement de s'attaquer aux dites «chambres d'écho» et à la fragmentation du débat public. Elle estimait que des mesures devaient être prises pour que les citoyens consomment des informations de qualité et variées afin de favoriser la culture du débat. En effet, «eine Demokratie funktioniert nur dann, wenn sachlich geführte Diskurse und Meinungsäusserungen in der Öffentlichkeit möglich sind». a-t-elle argumenté. Ceci n'est pas possible lorsque quelqu'un reste entouré d'un discours qui ne dépeint qu'un seul point de vue. Devant la chambre basse, la conseillère nationale a aussi argué que la presse avait assuré un rôle de garante pendant de nombreuses années, mais qu'avec la digitalisation, la consommation d'informations diminuait drastiquement («News-Deprivierter»), et qu'en plus, les informations consommées n'étaient pas nécessairement variées, ce qui renferme les personnes dans une opinion. Pour éviter cela, la saint-galloise a suggéré que des mesures soient prises en collaboration avec les milieux scientifiques.

Le Conseil fédéral a soutenu, en se basant sur des études récentes, que cet effet de sélection et de renfermement informatif n'est pas uniquement dû aux algorithmes ou à l'intelligence artificielle (IA), mais résiderait aussi dans le choix sélectif de l'information par les individus. Ils décident donc de lire un contenu précis et d'ensuite ne consommer que des déclarations qui partagent la même position. Dans ce cadre, il est difficile pour le gouvernement d'intervenir sans porter atteinte à la liberté des personnes dans leur communication privée. Les sept sages sont de ce fait plus enclin à garantir une offre variée de contenu médiatique plutôt que de restreindre les accès. Ils ont proposé le rejet de la motion.
Le Conseil national a suivi la recommandation du Conseil fédéral par 128 contre 62 voix (0 abstention). La minorité était composée du parti socialiste et des Vert-e-s.