<<>>
Parteien, Verbände und Interessengruppen
Parteien
Zwiespältiges Echo auf einen Vorentwurf des EJPD zu einem Parteienartikel — Verdoppelung der Bundesbeiträge an die Fraktionen — Reibungen zwischen den Bundesratsparteien — Tendenz zur Blockbildung bei den Parteien der Westschweiz — Die FDP gibt sich ein neues Leitbild — Andauern der Spannungen in der SPS — Ein Christlich-sozialer übernimmt die Leitung der CVP — Die SVP weist einen republikanischen Annäherungsversuch zurück — Der Landesring bereitet ein neues Parteiprogramm vor — Unter den kommunistischen Parteien treten die Hauptgruppen der Neuen Linken stärker hervor — Engere Zusammenarbeit zwischen den Republikanern und der Nationalen Aktion ; innerrepublikanische Zwistigkeiten — Parteigründungen der Ausländer.
Système des partis
Les efforts tendant à revaloriser les partis ont été poursuivis en 1973. Le débat s'est concentré autour du projet officiel prévoyant l'inclusion des partis dans la Constitution fédérale. Donnant suite à l'annonce faite en 1972 par le Conseil fédéral dans ses Grandes lignes de la politique gouvernementale, le DFJP a soumis en avril aux partis et cantons un avant-projet se fondant sur une consultation faite en 1971 ; il reconnaissait la liberté de fonder un parti, la participation des partis suisses à la formation de la volonté populaire ainsi que le droit d'être consultés dans la procédure préparlementaire et donnait la compétence à la Confédération de subventionner les partis. Il s'agissait par là de prévenir notamment un noyautage des partis par des groupes d'intérêts économiques [1].
Le résultat de la consultation fut ambigu. Le PDC qui, dans son programme de 1971 déjà avait formulé des revendications dans le sens d'un subventionnement des partis n'obtint un appui que de la part du PSS, de l'UDC et du Parti évangélique populaire ; les autres partis ne se prononcèrent que pour un soutien indirect (indemnisation pour frais d'expédition ou d'imprimerie, notamment à l'occasion d'élections ou de votations), à l'exception des libéraux-démocrates qui se montrèrent opposés à toute forme d'encouragement par l'Etat. La réponse des cantons fut tout aussi disparate et encore moins positive [2]. On reprochait au système des subsides directs de détacher davantage encore les électeurs des partis et de contenir le danger d'une dépendance à l'égard de dEtat. Des questions relatives à la clef de répartition et aux comptes à rendre publiquement furent également soulevées [3].
Parallèlement à la consultation sur l'article concernant les partis, les Chambres fédérales délibérèrent de la hausse des subventions aux groupes parlementaires. La conférence des présidents de groupes proposa, sous forme d'une initiative parlementaire, de doubler les montants décidés en 1971. Les porte-parole des radicaux, des indépendants et du groupe libéral et évangélique s'exprimèrent contre une augmentation aussi rapide à une époque de tension financière ; on se référa aussi aux efforts tendant à un subventionnement direct des partis. Le projet, conçu comme un moyen de renforcer le parlement de milices envers l'exécutif, fut adopté cependant dans les deux conseils [4]. Sur le plan cantonal, des subsides aux groupes furent introduits en Valais, où une base législative existait depuis 1972. Une tentative analogue à Bâle-Ville échoua par contre lors du référendum facultatif ; les citoyens, dans une proportion de plus de 5 contre 1, rejetèrent l'innovation [5].
La collaboration entre les quatre partis gouvernementaux, appelée à renforcer non seulement le gouvernement mais aussi les partis qui le forment — et dont les principes sont consignés depuis 1972 dans une convention concernant. les buts de la législature — n'a pas été sans mal. Durant l'été, l'UDC se plaignit que la convention ne portait guère de fruits et réclama un bilan intermédiaire. Les secrétariats des partis entreprirent des travaux préalables dans ce sens [6]. Après les élections au Conseil fédéral de décembre, ce fut au tour du secrétaire général du PDC, U. Reinhardt, de parler d'une crise de la coalition, celle-ci n'ayant pas cherché à s'entendre sur les candidats présentés ; il constata une décomposition progressive des groupes et mit en garde contre le danger d'une disparition de la formule magique. Ce cri d'alarme ne resta d'ailleurs pas sans réplique [7].
Dans certains cantons romands, la tendance à regrouper les partis en un camp bourgeois et un camp de la gauche s'est renforcée, non seulement en raison de l'accentuation des oppositions entre eux mais encore par suite de l'apparition de nouvelles formations de droite. A Genève et en Pays de Vaud, le PS et le PdT/ POP ont fait des déclarations communes sur une collaboration qui doit notamment concerner la redistribution du produit national et l'opposition aux restrictions apportées à la liberté d'expression politique [8]. Néanmoins, lors des élections au Grand Conseil genevois, on n'assista pas à un apparentement des listes entre les deux partis et l'entente ne fut que partielle lors des élections communales vaudoises [9]. Dans le canton de Vaud, d'autre part, les radicaux, les libéraux, les agrariens et les démocrates-chrétiens — suivant en cela l'exemple genevois — formèrent une Entente vaudoise et élaborèrent un programme fondamental très diversifié [10].
top
Parti radical-démocratique
Parmi les partis gouvernementaux, ce fut au tour du Parti radical-démocratique (PRD) de s'occuper d'une réforme de son programme et de sa structure. Dans un vaste processus de formation de l'opinion, qui, pour la première fois, englobait aussi les sections locales, des principes ont été élaborés visant à donner une nouvelle image de marque du parti. La version adoptée en novembre par l'assemblée des délégués place la liberté de l'homme au centre, tout en soulignant — contrairement au programme de 1959 — sa coresponsabilité dans l'aménagement social. Elle exige une restriction des concentrations économiques et une plus large répartition de la propriété, une propriété qui a des devoirs envers la société, ainsi qu'une participation différenciée des travailleurs au sein de l'exploitation. Elle donne la priorité à la protection du milieu naturel sur une production en constante augmentation. Elle suit ainsi les lignes d'un projet formulé par une commission créée en 1972, qui, cependant exprimait davantage encore une tendance aux réformes sociales [11]. Cette tendance se manifesta notamment dans les thèses d'un groupe de travail sur le droit foncier qui ont suscité un écho mitigé dans les milieux du parti [12]. Un autre groupe de travail s'occupa de la réforme des structures. Ses propositions tendent — à l'instar du PDC — à la constitution d'un parti dit de membres, dont les adhérents auraient l'obligation générale de verser une cotisation, dont les organes centraux seraient renforcés tout comme d'ailleurs serait renforcé le processus interne de formation de l'opinion, et qui finalement porterait une dénomination commune [13].
Dans quelques partis cantonaux, des réformes du même type ont été entreprises. C'est la section valaisanne, sous l'impulsion de son organisation de jeunesse, qui est allée le plus loin, publiant un programme de parti mettant l'accent sur l'équité sociale, réclamant une nouvelle répartition de la puissance politique et économique aussi bien que des revenus et la reconnaissance de certains droits sociaux (santé, formation). Les nouveaux programmes fondamentaux en Argovie et à Bâle-Ville rejoignent davantage les thèses du parti national. Le parti cantonal de Bâle-Ville, le dernier en Suisse alémanique à porter encore la dénominat ón de a radicale » remontant aux premiers temps du système des partis suisses, adapta par la même occasion son nom à celui du parti national (en allemand : Freisinnig-demokratische Partei). La tendance à l'unification de l'organisation du parti se heurta cependant à des résistances : ainsi, à Soleure, on renonça lors de la revision des statuts à donner une définition précise de la qualité de membre [14]. Le particularisme prononcé au sein du Parti radical apparut notamment lors de la votation populaire sur les articles sur l'enseignement ; près de la moitié des partis cantonaux opposèrent un a non » ou la liberté de vote au a oui » recommandé par le comité central du parti national [15].
top
Parti socialiste
Le Parti socialiste (PSS) a cherché à marquer davantage ses positions au moyen de nouvelles initiatives populaires. Le congrès qui eut lieu en juin à Bienne fut notamment consacré à l'impôt sur la richesse, postulat de 1968 repris en 1972, ainsi qu'à une refonte du droit foncier pour l'étude de laquelle, en 1972, on n'avait plus trouvé le temps, mais qui avait été soutenue avec fermeté lors d'un congrès, en mars, des représentants socialistes des villes suisses. Dans les deux questions, le comité du parti a été incité à adopter un rythme plus rapide sous l'impulsion de la gauche, soutenue en particulier par les jeunes intellectuels [16]. Ces nouvelles initiatives, cependant — celle sur le système fiscal a déjà été lancée en automne — n'ont pas pu réduire les tensions au sein du parti. C'est à Zurich surtout, ville dont la direction du parti est dominée depuis 1972 par une forte tendance à gauche, que l'affrontement a été orageux, les dissensions éclatèrent notamment avec l'opposition marquée au projet de métro, appuyé pourtant par le parti cantonal, et à la suite de la décision de rendre obligatoires, pour les membres socialistes des autorités, les décisions du parti [17]. Comme ce fut déjà le cas en 1970, et par réaction contre la gauche favorable à la lutte des classes, une ferme prise de position contre l'extrémisme révolutionnaire fut exigée et l'on mit en garde contre le danger d'un noyautage ; on opposa à cet appel la nécessité et la fécondité de l'utopie [18].
Les tensions persistantes ne facilitèrent pas la solution d'une question en suspens depuis 1970, la réforme des structures. Un projet élaboré par les secrétaires des partis cantonaux et qui proposait de restreindre l'assemblée du parti en n'y admettant que les délégués désignés par les organes de district et non des sections locales, n'a pas été agréé par les comités responsables [19]. Les élections au Conseil fédéral provoquèrent une nouvelle épreuve de force. En lieu et place du président du parti, A. Schmid, désigné par le groupe parlementaire et considéré comme conciliateur, c'est W. Ritschard, plus à droite, qui fut élu et qui accepta sa nomination sans hésiter, ce qui déclencha des protestations sur l'aile gauche. Le Parti socialiste subit des revers lors de différentes élections, notamment au profit des partis contre l'emprise étrangère et d'autres formations de création récente [20]. En outre la liquidation de la chaîne « AZ s, à la fin de l'année, porta un coup sensible au parti qui perd ainsi, en Suisse alémanique également, son quotidien interrégional [21].
top
Parti démocrate-chrétien
Le Parti démocrate-chrétien (PDC) a accentué encore, lors du renouvellement de son praesidium, sa « politique du centre dynamique a, proclamée en 1971. Le président sortant, F. J. Kurmann, a pris ses distances aussi bien à l'égard du modèle capitaliste que du socialisme et s'est réclamé d'une démocratie participative et solidaire. Son successeur appartient à l'aile proche des syndicats, c'est le Valaisan H. Wyer, conseiller national et président du groupe chrétien-social [22]. Le parti a affirmé sa nouvelle ligne en présentant notamment un contre-projet à l'initiative syndicaliste sur la participation, contreprojet respectant l'unité de la direction de l'entreprise et refusant aux syndicats une influence directe. Dans plusieurs cantons qui virent les femmes prendre part pour la première fois aux élections, le parti renforça sa position au sein des autorités [23]. Il remporta un autre succès, attendu depuis longtemps, avec la suppression des articles confessionnels. Une résistance contre la ligne réformiste apparut cependant avec le rejet, par certains partis cantonaux et les milieux conservateurs, des articles sur l'enseignement qu'il soutenait [24]. D'autre part, les Jeunesses démo-chrétiennes, en se prononçant sur la politique fiscale et la défense nationale, prirent des options plus orientées à gauche [25]. L'uniformisation de la structure du parti s'est poursuivie sur le plan cantonal : en Thurgovie également, les démo-chrétiens et les chrétiens-sociaux ont fusionné [26].
top
Union démocratique du centre
Au sein de l'Union démocratique du centre (UDC), la réorganisation progresse. Les partis cantonaux de Berne et de Zurich ont décidé d'abandonner leur désignation traditionnelle, ou du moins de la reléguer au rang de soustitre [27]. La conférence féminine prévue par les statuts s'est réunie pour la première fois et s'est penchée, sous la présidence de Ruth Geiser, membre de l'exécutif municipal bernois, sur la collaboration de la femme à un service national [28]. Ce faisant, elle a contribué aux efforts du parti pour le maintien d'une défense nationale forte [29]. L'UDC a perdu son organe de presse principal, la « Neue Berner Zeitung », un quotidien porteur de riches traditions. Son service de presse s'est montré d'autant plus agressif, s'en prenant aussi bien à la presse accréditée au Palais fédéral qu'à la télévision et leur reprochant une certaine négligence et un manque d'impartialité [30]. Si une telle prise de position visait plutôt la gauche, le parti a nettement pris ses distances à l'égard de milieux plus à droite, notamment en repoussant les propositions de rapprochement du chef républicain J. Schwarzenbach [31]. Les votations fédérales ont fait apparaître les divergences internes existant aussi au sein de l'UDC ; en particulier au moment de la consultation sur la suppression des articles confessionnels et sur les arrêtés conjoncturels, d'importants partis cantonaux ont donné des mots d'ordre qui ne correspondaient pas aux « oui » des organes centraux [32].
top
Alliance des indépendants
Parmi les partis traditionnels non représentés au gouvernement, l'Alliance des indépendants s'est efforcée de profiler davantage sa politique et son idéologie. Une commission constituée en 1972 par la direction du parti a élaboré un projet de programme se fondant sur les propositions de la dynamique section de Saint-Gall. Les partis cantonaux furent appelés à prendre position en automne. Ce projet se réclame du « libéralisme social » et s'apparente quelque peu à la nouvelle conception politique du Parti radical, tout en mettant davantage l'accent sur des réformes fondamentales du système économique capitaliste et la participation des travailleurs ; il demande aussi l'extension de la propriété foncière publique et la soumission au peuple de décisions ayant trait à la planification. Ce nouveau programme, l'Alliance le pense, est destiné à combler une lacune entre la droite et la gauche. Il doit contribuer à faire d'un mouvement d'opposition un parti à la ligne ferme [33]. Ses porte-parole cependant rejettent — provisoirement ou par principe — toute participation au gouvernement fédéral [34]. L'accent a été mis sur une uniformisation de la fiscalité, ce qui s'est traduit par le lancement d'initiatives populaires sur le plan fédéral et sur le plan cantonal [35].
La direction du parti a subi un net rajeunissement lorsque le président de la délégation administrative de la Fédération des coopératives Migros, le conseiller national R. Suter (ZH), a démissionné de la tête de l'Alliance. Le congrès a élu à sa succession le conseiller national C. Aider (BL), âgé de 35 ans, après que son collègue saint-gallois F. Jaeger, 31 ans, eut retiré sa candidature, ce que la presse attribua à des objections soulevées par la direction de Migros. Jaeger se vit attribuer un des quatre postes de suppléant. De son côté l'ancien secrétaire de la Fédération des sociétés suisses d'employés (FSE), E. Schmid, qui peu avant s'était vu écarter de la présidence de la section cantonale zurichoise, n'atteignit pas un nombre suffisant de voix et démissionna du parti [36].
En dépit de ces efforts de renouvellement, l'Alliance subit à nouveau des échecs lors d'élections cantonales. L'ouverture d'un secrétariat romand à Lausanne ne contribua pas à augmenter sa faible popularité à l'ouest de la Sarine [37].
top
Union libérale-démocratique / Parti évangélique
L'Union libérale-démocratique et le Parti évangélique populaire ont également changé de président central: chez les premiers, le député vaudois aux Etats L. Guisan relaie l'avocat genevois R. Helg, alors que la direction reste zurichoise chez les seconds, le conseiller national W. Sauser étant remplacé par le président de la commune d'Adliswil, P. Gysel. Ce dernier, en entrant en charge, insista particulièrement sur la responsabilité sociale incombant à la propriété, sur une généreuse coopération au développement et un renforcement de la progression fiscale [38]. Son parti enregistra de nouveaux progrès lors d'élections, mais se trouva déchiré dans la question des articles confessionnels, où la base manifestait une attitude conservatrice en la matière [39]. Les libéraux adoptèrent une attitude défensive à l'égard des tendances centralistes et étatistes surtout, mais soulignèrent en revanche la nécessité d'une défense nationale forte [40].
top
Parti du travail
Le Parti du travail (PdT) appartient également aux partis traditionnels. La section cantonale vaudoise l'a rappelé en fêtant son trentième anniversaire. La collaboration avec le Parti socialiste dans les cantons de Vaud et de Genève n'a pu empêcher de nouvelles pertes lors d'élections [41]. Une conférence des sections alémaniques s'est prononcée pour la formation d'un large front des organisations des travailleurs destiné à lutter pour des droits accrus des salariés et pour l'amélioration de la sécurité sociale [42]. De l'avis de sa jeune soeur, POCH (organisations progressistes), le PdT n'a cependant encore réussi à sortir de son « ghetto » en Suisse alémanique. Même à Genève, son représentant au sein de l'exécutif municipal, R. Dafflon, n'a pas eu son tour de présidence [43]. Le parti ayant déjà pris racine dans tous les cantons non alémaniques, une nouvelle section cantonale a été fondée en Argovie [44].
top
Nouvelle gauche
Certains groupes de la nouvelle gauche ont fait preuve de plus d'allant. En même temps se dessina une collaboration des organisations les plus puissantes : notamment entre les Organisations progressistes (POCH), limitées à la Suisse alémanique, et le Partito socialista autonomo (PSA) tessinois, ainsi qu'avec la Ligue marxiste révolutionnaire (LMR) qui soutint l'initiative pour la semaine de 40 heures lancée par POCH [45]. POCH a participé à diverses élections et a gagné des sièges à Soleure, que ce soit au parlement cantonal ou au plan municipal [46]. Le droit d'initiative a été souvent utilisé ; outre la revendication de la semaine de 40 heures sur le plan fédéral, d'autres exigences de caractère social ou fiscal l'ont incité à récolter des signatures dans divers cantons et grandes villes [47]. En sus, elle a pris place au sein des représentations estudiantines dans les universités alémaniques et s'est immiscée dans des conflits de travail [48]. Le PSA a résolu des divergences internes lors d'un congrès en décidant, suivant en cela ses dirigeants, de prendre ses distances à l'égard des sociaux-démocrates aussi bien que des trotzkystes [49]. La LMR a fondé de nouvelles sections en Suisse alémanique ainsi qu'au Tessin, où les milieux trotzkystes ont quitté le PSA. Quand bien même l'essentiel de son activité se concentre sur la prise de conscience révolutionnaire dans les entreprises et les écoles, au sein de l'armée et dans des manifestations de rue, elle s'est présentée pour la première fois à des élections en désignant une candidate pour le Conseil des Etats à Genève, mais excluant d'emblée l'acceptation d'un mandat. La découverte de mini-espions posés par la police lors de son congrès lui fournit l'occasion de susciter de l'intérêt, voire de s'attirer certaines sympathies au sein de l'opinion publique [50].
top
Droite nationaliste
Du côté de la nouvelle droite, la tendance à une collaboration entre le Mouvement républicain et l'Action nationale (AN) s'est renforcée, mais d'autres dissidences n'ont pu être évitées. En janvier, les deux groupements de droite se sont réunis au Conseil national en un groupe parlementaire commun qui, avec ses 11 membres, peut mieux faire valoir ses droits à siéger au sein des commissions. Les républicains ont maintenu leur suprématie : le président de l'AN, V. Oehen (BE), a dû se satisfaire de la seconde vice-présidence [51]. On fit un pas de plus en Suisse romande où, en juillet, un comité romand d'action nationale et sociale s'est constitué sous la présidence du républicain neuchâtelois L. de Meuron, comité ralliant les sections des deux .organisations dans quatre cantons (sans Genève). Le représentant principal des républicains romands, le Vaudois L. Grosclaude, ne souscrivit pas à cette évolution et créa, en octobre, un « Parti démocratique indépendant », formé de dissidents des deux mouvements, et qui trouva des adeptes aussi en Suisse alémanique [52]. Une brouille au sein des milieux républicains se produisit en Argovie, où J. Schwarzenbach, président national, remplaça les chefs du parti cantonal par une administration exercée par des commissaires, ce qui souleva de l'opposition [53].
En dépit des contacts plus étroits entre républicains et AN, chaque partenaire poursuivit sa propre politique. Il y eut action concertée lors d'élections cantonales et communales, dont les résultats cependant restèrent en partie en retrait par rapport au succès remporté en 1971 lors des élections au Conseil national [54]. En mai, J. Schwarzenbach accorda subitement son soutien à l'AN pour la troisième initiative contre l'emprise étrangère déposée en 1972, cela après que l'UDC eut rejeté une offre de collaboration avec lui [55]. L'AN cependant lança seule une initiative sur la restriction des naturalisations et élabora un programme politique [56]. Ce dernier présente des traits nettement conservateurs : il insiste sur la nécessité d'une adaptation démographique aux conditions écologiques du pays, sur un renoncement à la civilisation du gaspillage, sur ,l'autarcie dans le ravitaillement en denrées alimentaires, sur la préservation des surfaces cultivées et de la forêt ainsi qu'un renforcement de la défense nationale ; il exige une stabilisation de l'économie et un frein à la croissance des agglomérations. Enfin, l'AN a créé son propre mouvement de jeunes pour assurer la relève [57].
top
Autres partis
En 1973, les organisations politiques d'étrangers se mirent en évidence à plusieurs reprises. Alors qu'il existe depuis des dizaines d'années une Fédération des Italiens socialistes et depuis la fin 1972 une section du Parti communiste italien, des sections ont été fondées par les partis sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens. L'activité de néo-fascistes italiens provoqua des manifestation violentes à Berne. Par ailleurs, signalons l'existence d'une formation du Parti communiste espagnol (PCE) [58].
top
 
[1] Bund, 95, 25.4.73 ; TLM, 115, 25.4.73. Cf. APS, 1971, p. 177 ; 1972, p. 164, note 10.
[2] Résultat de la consultation : Bund, 248, 23.10.73 ; TG, 247, 23.10.73 ; TLM, 296, 23.10.73 ; Union libérale-démocratique suisse, Bulletin d'information, 51 (1973), p. 17 s. Cf. en outre NZ, 69, 3.3.73 ; PDC, Programme d'action 71, p. 12 s.
[3] Cf. aussi Ww, 18, 2.5.73 ; TG, 250, 26.10.73 ; Lib., 47, 24/25.11.73.
[4] FF, 1973, I, no 22, p. 1430 ss. ; BO CN, 1973, p. 823 ss. ; BO CE, 1973, p. 510 ss. Cf. APS, 1971, p. 22.
[5] Valais : TLM, 39, 8.2.73 ; APS, 1972, p. 146. Bâle-Ville : BN, 260, 5.11.73 et supra, p. 143. Cf. aussi TLM, 13, 13.1.73.
[6] Bund, 155, 6.7.73 ; Ww, 32, 8.8.73 ; TA, 208, 8.9.73. Cf. APS, 1972, p. 20.
[7] NZZ, 12, 9.1.74 ; cf. aussi Vat., 302, 31.12.73.
[8] Genève : TG, 121, 25.5.73 ; Vaud : VO, 142, 23.6.73.
[9] TLM, 298, 25.10.73 ; 299, 26.10.73. Pour les élections au Conseil d'Etat, le PS et le PdT présentèrent une liste commune ; cf. supra, p. 30.
[10] Forum libéral, 1973, nos 8 et 9 ; 1974, no 1 ; BN, 248, 22.10.73. Sur l'Entente nationale à Genève, cf. Michel Baettig, Radiographie des 7 partis politiques genevois (tiré à part du JdG), Genève 1973, p. 35 s., 60 s.
[11] Version définitive : « Le radicalisme aujourd'hui », in Revue politique, 52/1973, p. 163 as. Projet de la commission in NZZ, 89, 23.2.73. Cf. L'activité du Parti radical-démocratique suisse et du Groupe radical-démocratique de l'Assemblée fédérale en 1972/73 (publication no 163 du Secrétariat général du PRDS), p. 6 ss. ; GdL, 33, 9.2.73 ; TG, 33, 9.2.73 ; la tendance réformiste fut soutenue par Paul H. Ehinger, « Liberalismus und Gleichheit », in Schweizer Monatshef te, 53/1973-74, p. 103 ss.
[12] Cf. supra, p. 101.
[13] NZZ, 291, 27.6.73 ; TA, 169, 24.7.73 ; cf. APS, 1970, p. 186 s.
[14] Extraits des programmes in Revue politique, 52/1973, p. 168 ss. Cf. pour le Valais : TLM, 49, 17.2.73 ; pour Bâle-Ville : NZZ, 44, 28.1.73 ; BN, 36, 12.2.73 ; pour Soleure : NZZ, 520, 8.11.73.
[15] Cf. supra, p. 127.
[16] PSS, Congrès extraordinaire 1973, procès-verbal des décisions ; AZ, 127, 4.6.73 ; 7dG, 129, 4.6.73 ; NZZ, 253-255, 4-5.6.73. Cf. supra, p. 72 et 101 ainsi que PSS, Congrès ordinaire 72, procès-verbal des décisions, p. 51 ss. Pour le congrès des représentants des villes, cf. AZ, 77, 2.4.73 ; Ww, 23, 6.6.73.
[17] TA, 239, 15.10.73. Cf. NZ, 435, 25.11.72 et supra, p. 89.
[18] Cf. le débat mené dans la revue Profil, notamment par Otto Lezzi (1973, p. 33 ss. et 265 ss.) et Richard Lienhard (19'73, p. 65 ss. et 297 ss.).
[19] AZ, 119, 23.5.73.
[20] Cf. supra, p. 18 s. (Conseil fédéral) et 27 ss. (élections populaires).
[21] Cf. supra, p. 137 s.
[22] TG, 10, 12.1.73 ; Lib., 85, 15.1.73 ; NZ, 16, 15.1.73 ; Vat., 11, 15.1.73. M. Wyer démissionna de la présidence des chrétiens-sociaux suisses (GdL, ats, 152, 3.7.73).
[23] Cf. supra, p. 27 as. (élections) et 114 (participation).
[24] Cf. supra, p. 14 s. (articles confessionnels) et 127 s. (enseignement).
[25] Politique fiscale : Vat., 105, 7.5.73 ; défense nationale : Ldb (ats), 264, 14.11.73.
[26] Vat. (dds), 149, 30.6.73 ; cf. APS, 1972, p. 167.
[27] Berne : Neue Berner Zeitung, 11, 15.1.73 ; Zurich (SVP/BGB-Mittelstandspartei) : NZZ, 216, 11.5.73.
[28] NZZ (ats), 57, 5.2.73.
[29] Cf. supra, p. 46.
[30] Neue Berner Zeitung, 21, 26.1.73 ; 25, 31.1.73 ; NZ, 66, 28.2.73 ; NZZ (ats), 355, 3.8.73.
[31] Réponse à J. Schwarzenbach : GdL (ats), 109, 11.5.73 ; cf. infra, p. 167.
[32] Cf. supra, p. 14 (articles confessionnels) et 57 s. (arrêtés conjoncturels).
[33] Texte intégral français in Der Ring, 19, 10.12.73. Cf. APS, 1972, p. 165 ; TA, 89, 17.4.72 ; Tat, 47, 26.2.73 ; Bund, 212, 11.9.73 ; Der Ring, 17, 12.11.73.
[34] NBZ (dds), 284, 12.9.73 ; Der Ring, 16, 22.10.73.
[35] Cf. supra, p. 71 s. et 147.
[36] BN, 78, 2.4.73 ; Tat, 77, 2.4.73. Echec et retraite de M. Schmid : Tat, 65, 19.3.73 ; 154, 5.7.73 ; TA, 151, 3.7.73.
[37] GdL, 75, 30.3.73 ; Bund, 84, 10.4.73. Pour les élections, cf. supra, p. 27 ss.
[38] Union libérale-démocratique : Forum libéral, 1973, no 3. Parti évangélique populaire : BN, 54, 5.3.73 ; Evangelische Woche, 10, 9.3.73.
[39] Elections (Argovie) : cf. supra, p. 27 s. Articles confessionnels : BN, 84, 9.4.73 et supra, p. 14.
[40] Cf. GdL, 77, 2.4.73 ; 228, 1.10.73 ainsi que supra, p. 46, 127, 160.
[41] Section vaudoise : VO, 233, 9.10.73. Pour les élections, cf. supra, p. 28 ss.
[42] NZZ (ats), 539, 20.11.73.
[43] POCH : POCH, 15, 24.4.73. Genève : VO, 111, 16.5.73.
[44] NZZ (ats), 461, 5.10.73. Le PdT argovien avait été dissous en 1956.
[45] POCH et PSA : POCH, 2223, 30.7.73 ; 3. 22.10.73. Semaine de 40 heures : POCH, 10, 12.2.73.
[46] Bund, 105, 7.5.73 ; 106, 8.5.73 ; NZZ (ats), 276, 18.6.73. Cf. aussi l'élection complémentaire à l'exécutif de la ville de Berne : Tw, 223, 24.9.73.
[47] Cf. supra, p. 118 (40 heures), 146 (impôts), 156 (crèches) ainsi que POCH, 24, 27.8.73 ; 3, 22.10.73 ; 4, 5.11.73 ; 6, 4.12.73.
[48] Universités : Schweizerische Studenten-Zeitung, 28, juin 1973. Conflits du travail : POCH, 16, 7.5.73 ; 20/21, 2.7.73.
[49] AZ, 130, 6.6.73 ; VO, 154, 7.7.73. Cf. aussi Domaine public, 212, 25.1.73.
[50] Expansion et activité : cf. La Brèche, notamment 66/67, 11.4.73 ; 69, 17.5.73 ; 70, 30.5.73 ; 73/74, juillet/août 1973 ; 80, 16.10.73. Elections : cf. TG, 256, 2.11.73 ; VO, 262, 12.11.73 et supra, p. 30. Congrès : NZ, 154, 19.5.73 ; TLM, 139, 19.5.73 ; JdG, 117, 19/20.5.73 et supra, p. 15.
[51] Bund, 14, 18.1.73 ; GdL (ats), 57, 9.3.73. Cf. aussi la documentation sur les deux groupements in Neutralität, 11/1973, n° 9.
[52] TLM (ats), 211, 31.7.73 ; GdL (ats), 188, 14.8.73 ; 242, 17.10.73.
[53] Solothurner Zeitung, 234, 8.10.73 ; BN, 244, 17.10.73 ; AZ, 254, 31.10.73.
[54] Cf. supra, p. 27 ss.
[55] Der Republikaner, 6, 4.5.73 (offre à I'UDC) ; 7, 25.5.73 (initiative). Cf. supra, p. 111, 164.
[56] Volk + Heimat, no 3, mars 1973 (initiative) ; nos 5-7, mai/juillet 1973 (programme).
[57] Volk + Heimat, no 12, déc. 1973 ; cf. NZ, 346, 5.11.73.
[58] Italiens : NZZ (ats), 466, 8.10.73 ; 517, 7.11.73 ; pour la manifestation à Berne, cf. supra, p. 112. PCE : POCH, 20/21, 2.7.73 ; 24, 27.8.73.
top