En avril 2024, le Conseil fédéral a rendu son rapport sur la modernisation des Sàrl, en particulier sur la réforme du capital minimal nécessaire à la constitution d'une Sàrl, aujourd'hui fixé à CHF 20'000. Dans ce rapport, le Conseil fédéral estime que ce seuil de capital minimal ne constitue visiblement pas un obstacle à la constitution d'une telle entreprise, car cette forme juridique continue de croître, alors que le nombre de sociétés de personnes, qui n'ont pas d'exigence de capital minimal, diminue. En outre, en perspective internationale, la tendance est à la réduction du montant minimal et à la protection accrue des créanciers. En France et en Italie, il est même possible de créer une Sàrl à partir d'un capital minimal d'1 euro.
Dans la suite du rapport, le Conseil fédéral explore les adaptations possibles du droit suisse. En premier lieu, il serait possible de réduire le capital minimal à CHF 10'000, ce qui pourrait simplifier la création de Sàrl, mais ceci nécessiterait des mesures de protection supplémentaires pour les créanciers, telles que l'obligation de publier les comptes annuels. Ensuite, l'idée de réduire le capital minimal à CHF 1 est jugée non viable par le Conseil fédéral en raison des risques élevés pour les créanciers, ce qui entraînerait une perte de crédibilité de la Sàrl comme forme juridique. Quant à la possibilité de libération partielle du capital social, qui avait été abolie lors de la révision totale du droit de la Sàrl de 2005 (en vigueur dès 2008), cette option est rejetée, car elle ne constitue pas un réel assouplissement pour les associé.e.s sur le long terme, mais constitue uniquement un allègement financier lors de la constitution. En résumé, le Conseil fédéral estime qu'il n'y a pas lieu de changer la réglementation actuelle, qui a fait ses preuves.