Afin d'augmenter le nombre de contrôles effectués par la Confédération dans le domaine de la cybersécurité, la Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats (CPS-CE) a déposé une motion demandant au Conseil fédéral d'élaborer des bases légales qui permettraient aux autorités fédérales d'agir dans ce domaine. Il s'agira aussi d'accorder aux services de la Confédération concernés des montants leur permettant de se consacrer à cette nouvelle activité.
Lors des débats au Conseil des Etats, Josef Dittli (plr, UR), qui s'est exprimé au nom de la commission, a notamment affirmé que de nombreux contrôles d'infrastructures numériques et d'appareils en réseau n'étaient pas effectués. Il a estimé qu'il s'agit d'une lacune que le Conseil fédéral doit combler en établissant de nouvelles bases légales, puisqu'il n'existe à l'heure actuelle presque pas de lois qui traitent de cette question à l'échelon fédéral. Le conseiller aux Etats a notamment rappelé que certains services de la Confédération ont déjà été victimes de cyberattaques. L'élu uranais a également affirmé que ces nouvelles dispositions permettent de garantir la stabilité économique et sociale de la Suisse ainsi que sa souveraineté numérique. C'est en substance ce qu'a indiqué la ministre de la défense Viola Amherd lorsqu'elle a pris la parole au nom du Conseil fédéral pour inviter les sénateurs à voter en faveur de cet objet. Elle a toutefois tenu à rappeler que ce n'était pas la première fois qu'il était demandé au Conseil fédéral d'établir des audits dans le domaine de la cybersécurité. A cet égard, elle a indiqué qu'une interpellaton déposée en 2019 par Beat Vonlanthen (pdc. FR), alors conseiller aux Etats, allait dans ce sens. Elle a également affirmé que si le Conseil fédéral était favorable à la motion, il ne souhaitait pas que les autorités soient chargées du financement des audits. Ces contrôles devraient donc être financés par les acteurs qui en auraient besoin. Enfin, la conseillère fédérale a estimé qu'il était judicieux de soutenir cette motion puisque de nouvelles directives européennes (loi sur la cyber-résilience de l'UE) demanderaient bientôt aux concepteurs de produits numériques de fournir des preuves de sécurité. La motion de la CPS-CE permet donc de définir les compétences des acteurs chargés d'effectuer des contrôles de cybersécurité dans des domaines critiques.
La motion a été acceptée tacitement.