Le demi-canton dé Bâle-Ville reflète une variante quelque peu dissociée de la tendance dominante. C'est en effet le seul canton dans lequel les dissensions des socialistes avaient abouti à une scission formelle du parti. Au terme de la législature, le PS officiel n'était plus représenté dans le gouvernement des sept et n'occupait plus qu'un sixième des sièges au Grand Conseil, tout comme le PRD. A l'exécutif, siégeaient alors trois anciens membres du PS: H. Schmid, chef du Département de la santé publique, élu en 1976 avec le soutien des milieux médicaux et sans appartenance partisane, ainsi que K. Schnyder, chef du Département de la police, et E. Wyss, chef du Département de l'économie publique et des affaires sociales, tous deux représentants du DSP (Demokratisch-Soziale Partei), fondé en 1982. C'est à ce nouveau parti que s'étaient ralliés deux cinquièmes des membres du groupe socialiste au Grand Conseil.
Le renouvellement de l'exécutif occupa le premier plan de la scène politique. Parmi les anciens conseillers d'Etat, A. Schneider (prd) et E. Wyss (dsp) étaient démissionnaires. Tout comme en 1980, les partis bourgeois avaient établi une liste de quatre candidats (2 PRD, parmi lesquels, pour la première fois, le physicien H.-R. Striebel, 1 PL et 1 PDC). De son côté, le DSP présentait K. Schnyder dont la candidature était appuyée aussi bien par des milieux syndicaux que bourgeois, tandis que H. Schmid se représentait seul et hors parti. Pour tenter de reconquérir sa position perdue en 1976, le PS avait choisi pour sa part trois nouveaux candidats, dont une femme. Participaient également à ces joutes électorales, le Parti évangélique populaire (PEP), plus connu à Bâle sous la dénomination de «Vereinigung evangelischer Wähler», les POCH et d'autres petites formations de gauche et de droite.