Afin de protéger les surfaces herbagères en pente, le conseiller national Andreas Gafner (udf, BE) a déposé une motion qui demande au Conseil fédéral de limiter «l'embroussaillement et la progression de la forêt sur les terrains en pente» en prenant des mesures qui ne devraient pas faire partie du budget agricole mais provenir de «fonds supplémentaires». En effet, d’après le motionnaire, l’entretien de ce type de surface est particulièrement coûteux puisqu’il «passe le plus souvent par un travail manuel» ou par une «mécanisation» dont le coût est également élevé.
Selon l’auteur de cette motion, la préservation des surfaces herbagères en pente est essentielle pour assurer la protection de la biodiversité et le maintien d’une production agricole à même de répondre aux besoins de la population. A cet égard, une enquête réalisée par GFS Zürich a permis de démontrer que «la sécurité alimentaire en temps de crise est considérée comme une tâche essentielle de l'agriculture».
Dans un avis publié le 10 mai 2023, le Conseil fédéral a notamment affirmé qu’il avait déjà augmenté considérablement les aides financières destinées à l’agriculture dans la Politique agricole 2014-2017 et «introduit en 2014 des contributions pour le maintien d'un paysage ouvert (ainsi que des) contributions pour les surfaces en forte pente, et augmenté le montant des contributions pour surfaces en pente». En outre, pour le Conseil fédéral, le niveau d’embroussaillement des terrains en pente demeure «non problématique». Il rappelle également que les méthodes utilisées pour mesurer la superficie des terrains en pente ont évolué de telle sorte que «la superficie des surfaces en pente et en forte pente soutenue par des paiements directs a diminué de quelque 20'000 hectares entre 2000 et 2010». Le gouvernement a donc proposé au Parlement de rejeter cette motion.
Lors des débats au Conseil national, le motionnaire a affirmé qu’il était nécessaire d’allouer des fonds supplémentaires pour lutter contre l’embroussaillement des surfaces herbagères en pente puisqu'aucune des mesures mises en œuvre jusqu'à présent n'a réellement permis de le faire. S’exprimant au nom du gouvernement, le conseiller fédéral Guy Parmelin a toutefois tenu à rappeler que «les exploitations d'estivage reçoivent chaque année environ CHF 171 millions sous la forme de contributions pour l'estivage, pour les surfaces de promotion de la biodiversité et pour des mesures de promotion de la qualité du paysage». L’objet a été rejeté, in extremis, par 94 voix contre 92 et 4 abstentions. La minorité était composée de l’UDC et du Centre.