Afin de protéger la production céréalière suisse, Christine Badertscher (vert-e-s, BE) demande au Conseil fédéral d'appliquer la taxe douanière maximale autorisée par les accords de l'OMC aux céréales panifiables (c'est-à-dire, destinées à l'alimentation humaine) importées. Depuis les années 2000, la quantité totale produite en Suisse a baissé de l'ordre de 30 pour cent. En cause, selon l'élue écologiste, la concurrence étrangère qui sape les prix suisses, rendant la culture des céréales peu rentable. Afin de contrer cette «spirale négative», Christine Badertscher estime que la Suisse devrait rehausser la taxe douanière à CHF 35 par 100 kilogrammes, soit CHF 12 de plus que ce qu'applique la Confédération aujourd'hui. La bernoise a également évoqué la problématique de l'importation des pâtons, appelant ses collègues parlementaires à accepter une motion de la députée bernoise Katja Riem (udc, BE) (Mo. 24.3127).
De l'avis du Conseil fédéral, augmenter cette taxe reviendrait à pénaliser l'industrie alimentaire suisse pour qui cette matière première deviendrait plus chère. De plus, comme précisé par Guy Parmelin, la déclaration obligatoire d'origine des produits de boulangerie appliquée à partir du 1er février 2024 permet aux consommatrices et consommateurs d'acheter des produits suisses s'ils le souhaitent. Les membres du Conseil national ne se sont pas laissés séduire par les arguments du ministre de l'agriculture et ont accepté la motion par 136 voix contre 47 et 2 abstentions. Les soutiens sont majoritairement venus de l'UDC, des Vert-e-s, du Parti socialiste et du Centre.