Après que la ministre de la défense Viola Amherd a annoncé le 15 janvier qu'elle avait l'intention de quitter ses fonctions de conseillère fédérale, la presse s'est intéressée aux principales décisions qu'elle a prises et aux réformes qu'elle a engagées au cours de ses six ans au gouvernement. Le 16 janvier, Le Temps a ainsi consacré deux pages aux résultats obtenus par Viola Amherd durant la période qu'elle a passée au Conseil fédéral, indiquant qu'à son initiative, le nombre de femmes actives dans les rangs de l'armée avait doublé. En effet, il est passé de 0.7 pour cent au début de son premier mandat à 1.6 pour cent aujourd'hui.
Le Temps a également évoqué ses succès en matière de financement de l'armée, rappelant que le budget de la défense était assuré de «quasiment doubler à l'horizon 2032», et a laissé entendre que la création d'un nouveau Secrétariat d'Etat à la politique de sécurité (SEPOS) avait été l'un des autres moments décisifs des six ans que Viola Amherd a passés à la tête du département de la défense (DDPS). Enfin, ce quotidien a rappelé que le oui à l'acquisition de nouveaux avions de combat était à mettre au crédit de Viola Amherd. Par ailleurs, selon la NZZ, la création d'un commandement cyber comptait aussi parmi les succès obtenus par Viola Amherd en tant que ministre de la défense.
Mais, Le Temps, comme d'autres titres romands et alémaniques, a estimé que le bilan de Viola Amherd était en demi-teinte, puisqu'elle a, par exemple, dû renoncer à nommer un ancien diplomate au poste de secrétaire d'Etat à la politique de sécurité pour des raisons obscures et que le processus d'acquisition des avions F-35 a lui aussi suscité beaucoup de questions. Par ailleurs, d'autres journaux ont rappelé que la communication de son département avait été relativement confuse après que le chef de l'armée avait annoncé à la presse que le DDPS faisait face à un manque de liquidité de près de CHF 1 milliard.
La Liberté a quant à elle indiqué qu'un document avait récemment été rédigé par la haute surveillance du Parlement pour critiquer les dysfonctionnements liés à sept programmes d'armement et d'informatique du DDPS. Ce journal a également rappelé l'affaire des chars Léopard 1 entreposés en Italie, que RUAG avait l'intention de revendre au groupe allemand Rheinmetall afin que ce matériel soit réexporté en Ukraine. Le Conseil fédéral avait finalement dû bloquer cette vente, entraînant la démission de plusieurs membres de la direction de RUAG. Ce quotidien a aussi rappelé que les initiatives de la ministre de la défense pour rapprocher la Suisse de l'OTAN avaient parfois suscité l'opposition de parlementaires issus de la gauche et de la droite.
Le Tages Anzeiger a finalement rappelé une affaire qui a peu attiré l'attention de la presse romande. En effet, le quotidien zurichois a indiqué que la ministre de la défense avait été critiquée pour avoir continué à employer sa conseillère personnelle plusieurs mois après son départ à la retraite, en faisant d'elle une consultante externe et en s'assurant qu'elle touche le même salaire qu'auparavant.
En conclusion, la démission de Viola Amherd a conduit la presse à faire un bilan contrasté de sa manière de gérer le département de la défense, bien que tous les journaux aient reconnu que les six ans qu'elle a passés au Conseil fédéral ont été marqués par de nombreuses initiatives ayant permis de renforcer l'armée.