Depuis le 24 avril 2024, le nouveau service de Swisscom, «Sure», revend des assurances aux personnes ayant un abonnement chez le numéro 1 de la télécommunication en Suisse. L'entreprise en partie étatique (51%), qui a rapporté CHF 581 millions de dividendes à l'Etat en 2022, ne se transforme pas en vendeur d'assurances, mais s'associe avec des assureurs sur le marché et revend leurs offres à sa clientèle. De ce fait, en plus des assurances pour les smartphones et celles concernant les cyberattaques déjà accessibles pour ses client.e.s, le «géant des télécoms» – Le Temps 4.6.24 – s'aventure dans la revente d'assurances loisirs, ménage et responsabilité civile privée. De plus, d'ici la fin de l'année 2024, des assurances garantie de loyer, de protection juridique et de voyages seront mises sur le marché. Durant la campagne de promotion, Swisscom a mis en avant la flexibilité de son offre, qui autorise une résiliation mensuelle des contrats. De plus, via sa large clientèle, l'entreprise de télécommunication a accès à de nombreux.ses potentiel.le.s intéressé.e.s dans ses dossiers client.e.s.
En parrallèle, la Confédération a demandé à Swisscom d'améliorer la connectivité en Suisse ainsi que la numérisation. Elle soutient la prise d'importance de l'entreprise Swisscom sur le marché des assurances et respecte la liberté de cette dernière concernant sa stratégie d'entreprise, si les objectifs et les réglementations auxquels elle a souscrit sont respectés. Le nouveau service proposé par l'entreprise serait «totalement en phase avec les objectifs fixés par la Confédération», comme Swisscom a mis en place «une plateforme propre pour la conclusion des contrats», selon Dirk Wierzbitzki – responsable de la division des clients privés chez Swisscom. Cependant, tous les acteurs politiques ne sont pas du même avis. En effet, Jürg Grossen (pvl, BE), président du parti vert-libéral et député bernois au Conseil national, estime que l'entreprise de service public doit se concentrer sur les prestations de base que le secteur privé ne peut pas offrir. L'entreprise n'a, selon lui, pas à proposer des assurances dans ce contexte. Il a de ce fait lancé une motion pour privatiser Swisscom.
En juin, un article du Temps s'interrogeait sur la qualité du service d'assurance proposé par Swisscom, après la publication d'une analyse effectuée par la FRC. Cette dernière annonçait qu'au-delà de la première année de contrat, le droit de résiliation mensuel tombait. Swisscom a démenti. L'article du Temps a lui souligné qu'une zone d'ombre régnait sur les conditions générales de «Sure» à ce sujet.
Finalement, Le Temps du 25 avril a demandé ouvertement si, pour le bien commun, l'entreprise ne devrait pas investir dans «des infrastructures souveraines, faciliter la création de solutions d’intelligence artificielle domestiques et proposer des alternatives aux services issus de la Silicon Valley». Divers acteurs venant de l'économie ont mis en garde contre une distorsion de la concurrence sans pour autant tirer la sonnette d'alarme, relativement à l'état actuel des lieux.