En mars 2023, le conseiller national zurichois Andri Silberschmidt (plr, ZH) a déposé un postulat chargeant le Conseil fédéral d'examiner les prix administrés par l'Etat, d'en faire un inventaire détaillé, et de questionner les arguments en faveur et en défaveur d'une telle administration. Il faut savoir qu'en règle générale, l'État intervient dans la fixation des prix pour garantir l'accès à des biens essentiels comme les médicaments, prévenir les abus de position dominante dans les secteurs à faible concurrence ou encore pour protéger des domaines stratégiques tels que l'agriculture.
Lors du passage devant le Conseil national durant la session d'automne 2024, Andri Silberschmidt a expliqué qu'en Suisse, le prix d'un produit sur trois est administré directement ou indirectement par l'Etat. Par ailleurs, il a accusé l'Etat d'être responsable du prix élevé des biens et services en Suisse. Ainsi, il demande dans son postulat que les prix administrés soient analysés afin d'expliquer et justifier pour quelles raisons l'Etat intervient plutôt que de laisser la concurrence fixer le prix du marché. Le député socialiste David Roth (ps, LU) est ensuite intervenu pour demander à Andri Silberschmidt s'il avait pris en compte le fait que laisser certains prix à la loi du marché créerait des lacunes d'approvisionnement, dans le secteur postal par exemple. Le député PLR a répondu qu'il s'agissait d'examiner les prix individuellement, sans forcément supprimer l'intervention de l'Etat. Finalement, le ministre de l'économie Guy Parmelin a pris la parole pour rappeler l'opposition du Conseil fédéral à ce postulat. L'exécutif salue un effort envers la transparence des prix, et concède qu'une part des prix administrés devrait être libéralisée. Toutefois, le Conseil fédéral estime qu'une analyse de tous les prix administrés et de leur potentiel de libéralisation serait trop lourde et inappropriée, en particulier parce qu'une large partie de ces prix dépendent de décisions cantonales et communales. Les arguments de Guy Parmelin n'ont cependant pas suffi. Le Conseil national a accepté le postulat par 125 voix (28 PLR, 62 UDC, 28 Centre, 7 Vert'libéraux) contre 63 (38 PR, 23 Vert-e-s, 2 Centre) sans abstention.