Conséquences de la guerre en Ukraine. Identifier et réduire les dépendances stratégiques de long terme (Po. 22.3405)

Als PDF speichern

En prenant exemple sur une étude de l'UE, le groupe socialiste a déposé un postulat qui demande une analyse des dépendances stratégiques de la Suisse. Le rapport permettrait de cartographier les biens vitaux et non vitaux qui rendent la Suisse dépendante d'autres Etats. Selon le groupe socialiste, posséder une telle carte permettrait à la Suisse d'établir un plan d'action en cas de crise. Durant les débats, le vaudois Samuel Bendahan (ps, VD) a, au nom des socialistes, mentionné la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui ont mis en lumière les conséquences que la dépendance énergétique ou matérielle peut avoir pour le pays.
Pour le Conseil fédéral, les entreprises sont les mieux placées pour observer les interdépendances et agir en fonction de leur impact. De plus, via différentes mesures, le Conseil fédéral soutient la diversification des marchés d'approvisionnement. Aussi, le gouvernement affirme que dans le cadre de son prochain rapport sur l'économie suisse, des analyses similaires à la demande du postulat seront disponibles. Ces dernières pourront également être complétées par le rapport sur l'économie de l'OCDE qui sera publié prochainement. C'est pourquoi le Conseil fédéral a demandé de rejeter le postulat.
Le postulat a été adopté par 135 voix contre 49 (4 abstentions). La minorité était composée des libéraux-radicaux et d'une majorité de l'UDC.

À la suite de l'adoption, par le Conseil national, du postulat du groupe socialiste visant à identifier les dépendances stratégiques de la Suisse à l'égard d'autres pays dans le domaine de l'énergie, du numérique et des infrastructures critiques, le Conseil fédéral a écrit un rapport rendant compte des dépendances commerciales de la Suisse. Ce document a aussi été rédigé en réponse au postulat de la députée Marti (23.3543), qui demandait au Conseil fédéral d'indiquer quelles étaient les dépendances de la Suisse en ce qui concerne les biens indispensables sur le plan stratégique.
Les auteurs du rapport estiment que les dépendances commerciales de la Suisse sont relativement faibles, puisqu'elles ne représentent que 2 pour cent de la marchandise importée. Par ailleurs, parmi les 195 biens pour lesquels des dépendances ont été identifiées, la plupart ne sont pas directement liés à des infrastructures critiques ou peuvent être remplacés par des biens produits en Suisse en cas de nécessité.
Le rapport indique également qu'il revient aux acteurs de l'économie privée d'agir pour faire face au risque d'une trop grande dépendance commerciale de la Suisse vis-à-vis de l'étranger. Ainsi, seules les entreprises sont en mesure de connaître les éventuelles faiblesses de leur chaîne d'approvisionnement et d'esquisser des stratégies pour y répondre rapidement.
Le rôle de l'Etat consisterait donc uniquement à soutenir les entreprises dans leurs efforts pour garantir la sécurité de l'approvisionnement du pays, par exemple grâce à l'extension du réseau d’accords de libre-échange de la Suisse ou grâce à la mise en application de la stratégie nationale de protection des infrastructures critiques. Par ailleurs, comme l'indiquent les auteurs du rapport, la Suisse a déjà pris part à de multiples initiatives visant à sécuriser les chaînes d'approvisionnement à l'échelle internationale, telles que le Joint Statement on Cooperation on Global Supply Chains, qui vise à sécuriser les chaînes d'approvisionnement mondiales.