Afin de promouvoir la production de viande de qualité, le conseiller national écologiste Kilian Bauman (vert-e-s, BE) a déposé un postulat demandant au Conseil fédéral de rédiger un rapport sur les dispositifs qu’il serait possible de déployer afin de limiter la diffusion de publicités pour de la viande bon marché. L’auteur du postulat souhaitait également que le Conseil fédéral réfléchisse à des moyens de convaincre les entreprises actives dans le commerce de détail de mettre en place des «pratiques publicitaires responsables à l'égard des enfants».
Dans son avis du 16 novembre 2022, le Conseil fédéral a rappelé que, comme il l’avait déjà indiqué dans son rapport sur l'orientation future de la politique agricole, «il importe entre autres de promouvoir une consommation plus durable et plus saine en améliorant la transparence du marché, dans le sens d'une plus grande vérité des prix». Mais le gouvernement en a surtout appelé «au sens des responsabilités des secteurs économiques concernés» et a proposé le rejet de cet objet, arguant qu'il n’existe «aucune base légale justifiant que l'on introduise des restrictions dans les opérations publicitaires des détaillants».
Lors des débats au Conseil national, Kilian Bauman a tenté de convaincre ses collègues qu’«en limitant la publicité pour les promotions et les offres spéciales de viande bon marché, la Confédération peut minimiser le bradage de denrées alimentaires précieuses et renforcer ainsi la valeur ajoutée des exploitations agricoles suisses». Mais la majorité des élu.e.s s’est rangé.e.s derrière la position du Conseil fédéral – défendue par le ministre de l’agriculture Guy Parmelin –, pour qui il est nécessaire «que les acteurs des différentes filières de l'agroalimentaire cherchent les moyens de rendre leur activité plus durable, plus tournée vers la création de valeurs, et les mettent en œuvre par eux-mêmes». L’objet a donc été rejeté par 124 voix contre 66 et 2 abstentions. La minorité était principalement composée des partis de gauche.