La conseillère aux Etats Heidi Z'graggen (centre, UR) souhaite que la résilience de la Suisse en matière de défense puisse être renforcée. Elle charge donc le Conseil fédéral d'élaborer une stratégie en déposant une motion en ce sens. Concrètement, il s'agit de développer les outils dont dispose la Confédération pour informer la population, de renforcer la coopération entre les différentes autorités compétentes dans les domaines de la défense et de la protection de la population mais aussi de s'assurer que ces autorités disposent des moyens nécessaires pour remplir leur mission.
Lors de l'examen de sa motion par le Conseil des Etats, la motionnaire a indiqué que plusieurs experts estimaient qu'il était nécessaire d'élaborer une stratégie de défense qui prenne en compte les aspects tant militaires que civils de la politique de sécurité de la Suisse. Elle a à cet égard affirmé qu'il était important d'améliorer la résilience de l'économie suisse et la résilience de l'administration. En outre, elle a laissé entendre que le développement de menaces hybrides exigeait de l'armée qu'elle recourt à des moyens de défense non-conventionnels. Selon elle, cette situation justifierait une meilleure coopération entre les autorités et les acteurs privés, puisque «da spielt die Zivilgesellschaft eine Schlüsselrolle».
S'exprimant au nom du Conseil fédéral, la ministre de la défense Viola Amherd a invité les parlementaires à rejeter ce texte, rappelant que le rapport de politique de sécurité qui doit être publié au cours de l'année 2025 traiterait justement des enjeux évoqués par la sénatrice Heidi Z'graggen dans sa motion. L'élaboration du rapport ne ferait que créer un doublon. La conseillère fédérale a donc estimé que le gouvernement devait concentrer toutes ses forces sur la stratégie qu'il est en train de finaliser, dans la mesure où elle répond à toutes les demandes de la motion.
La motion a été adoptée par 33 voix contre 7 et 2 abstentions au Conseil des Etats.