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Grundlagen der Staatsordnung
Wahlen
Konstanten und Veränderungen bei den eidgenössischen Wahlen — Gehäuftes Auftreten grüner Kandidaturen — Gestiegener Frauenanteil bei den Bewerbungen — Zahlreiche Rücktritte aus beiden Räten — Zurückhaltender Wahlkampf trotz Waldsterben — Zunehmende Bedeutung der Werbung und der Wahlprognose — Typische Strukturen bei den Listenverbindungen — Leicht steigende Wahlbeteiligung — Wählerverluste für alle Regierungsparteien — Sitzgewinne für die FDP im National- und Ständerat — Überraschende Nichtwiederwahlen — Zusammensetzung der Räte nach Persönlichkeitsmerkmalen — Kein einheitlicher Trend bei den kantonalen Parlamentswahlen — Keine parteipolitische Veränderung bei den kantonalen Exekutivwahlen — Spannende Gemeindewahlen in Genf — Beteiligungstiefststand in der Stadt Luzern.
Elections fédérales
Les élections fédérales [1] ont-elles modifié les rapports de force sur l'échiquier politique? Les nouveaux partis, leur style propre et leurs thèmes favoris sont-ils parvenus à inquiéter les forces traditionnelles? La plupart des commentateurs se sont posé ces questions fondamentales à l'issue des élections et y ont répondu le plus souvent par la négative. En effet, le leitmotiv préféré de la presse consista à insister sur la stabilité du régime des partis [2]. En fait, la répartition des sièggs dans les deux Chambres a confirmé cette impression. Les groupes parlementaires des quatre partis gouvernementaux continuent à détenir une confortable majorité parmi les membres des Conseils. Les partis bourgeois ont quelque peu renforcé leur position au détriment des socialistes. La percée annoncée des écologistes et des partis luttant contre l'emprise étrangère fut finalement bien modeste, tandis que l'extrême gauche a stagné. Quant à l'« opposition du centre» qui était menacée, elle a conservé son poids au parlement.
Dans l'optique propre aux spécialistes des sciences sociales [3], les premières observations élargissent l'horizon politique et permettent de discerner certains points forts: au-delà de la capacité d'action et de la volonté politique des partis gouvernementaux, de nouveaux problèmes aigus en matière d'environnement et des craintes ressurgies au sujet de l'emprise étrangère ont élargi le terrain des conflits nationaux entre la gauche et la droite. On a également relevé que l'abstention politique persistante perpétue l'existence de carences problématiques dans la représentation parlementaire. La participation s'est accrue surtout dans quelques régions où la discussion sur le thème d'une «nouvelle qualité de vie» fait partie du débat politique depuis plusieurs années [4].
Lors des élections cantonales et des scrutins dans les grandes villes (sur lesquels nous reviendrons), des tendances importantes sont apparues au cours du premier semestre déjà: les groupements d'opposition ont figuré parmi les vainqueurs, en ayant concentré leurs actions sur des sujets bien déterminés. En revanche, la gauche traditionnelle, composée de socialistes et de communistes, a enregistré des pertes considérables. Bien que caractérisé par des particularités locales, l'électorat bourgeois a fait preuve de constance électorale [5]. De même, les élections aux exécutifs cantonaux ont montré une stabilité remarquable puisque aucune modification des rapports de force entre les partis n'a été observée.
Le rôle général des élections peut se définir comme un renouvellement du personnel politique, une articulation du contenu des programmes, une mobilisation politique et une répartition du pouvoir. L'aperçu suivant porte sur la Confédération, les cantons et les grandes villes, et permettra d'expliciter ces différents points.
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Avec 1880 candidats ou candidates dans les 21 cantons où l'élection a lieu au système proportionnel, le nombre des candidatures est resté approximativement le même que lors des deux dernières élections fédérales. En revanche, les 187 listes déposées ont constitué un nouveau record [6]. Cette situation résulte de l'évolution des partis verts qui se sont scindés en deux courants: les écologistes et les alternatifs [7]. Un autre développement nouveau a marqué la procédure du choix des candidats au sein du PRD bernois où la députée cantonale Leni Robert-Bächtold, de l'aile gauche du parti radical, fut écartée de la liste de son parti pour l'élection au Conseil national [8]. En guise de protestation, une série de membres importants ont quitté le parti radical et ont présenté avec succès une liste dissidente appelée «liste libre» (Freie Liste) [9].
L'apparition des femmes sur l'avant-scène électorale a généralement pris des allures d'indépendance [10]. Quantitativement, la quote-part de leur présence moyenne sur l'ensemble des listes s'est de nouveau accrue pour atteindre un quart des candidatures. Les POCH furent la seule formation qui a adopté un équilibre entre les deux sexes dans ses candidatures sur le plan national. Les candidatures féminines des trois partis bourgeois et gouvernementaux ont été relativement rares [11]. — A l'exception de Neuchâtel, où le PDC n'a présenté aucun candidat, les grands partis ont établi une liste dans tous les cantons connaissant l'élection au système proportionnel, tandis que l'UDC, l'AdI et l'extrême droite ont tenté leur chance dans environ la moitié de ces cantons [12].
Tout au long de l'année électorale, on a enregistré un nombre considérable de retraits de parlementaires fédéraux. Afin de faire place à des forces plus jeunes, 43 conseillers nationaux et 8 conseillers aux Etats [13] ont renoncé à solliciter une nouvelle élection. Le changement le plus marqué a touché le PRD avec 14 démissions au Conseil national et 3 au Conseil des Etats, suivi par le PS (11/2), le PDC (9/3), l'UDC (5/ –) et le groupe parlementaire AdI/PEP (4/ –). Avec six parlementaires dont quatre radicales, les retraits de femmes n'ont jamais été aussi élevés. — Parmi les députés qui se sont retirés de leur propre gré, l'un d'eux avait siégé durant 28 ans et une demi-douzaine d'autres pendant vingt ans [14]. Dans le groupe des personnalités qui ont quitté le parlement, on relève avant tout les noms suivants: Pier-Felice Barchi (TI), Hans-Ueli Baumberger (AR), Otto Fischer (BE), Luigi Generali (TI) et Hans Munz (TG) chez les radicaux; Andreas Gerwig (BS), Emilie Lieberherr (ZH), Félicien Morel (FR), Richard Müller (BE) et Otto Stich (SO) chez les socialistes; Alfons Müller-Marzohl (LU) pour le PDC, ainsi que Erwin Akeret (ZH) et Hans-Peter Fischer (TG) pour l'UDC. Après les résultats médiocres de 1979, un seul conseiller national en charge tenta, cette fois avec succès, de passer de la chambre basse à la chambre haute [15].
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La campagne électorale a débuté après les vacances d'été et a atteint son point culminant dans les trois premières semaines d'octobre. Elle fut pourtant marquée par la mort subite du conseiller fédéral Willi Ritschard peu avant le scrutin [16]. La campagne a entraîné de grandes dépenses, mais se déroula de façon plutôt feutrée. Lors de la pré-campagne, les grands partis avaient déjà publié leurs principales options sous forme de manifestes électoraux sans toutefois y intégrer la question nouvelle du dépérissement des forêts [17]. Le problème n'a été introduit que tardivement dans la campagne électorale par les formations politiques, alors qu'il avait été longuement développé par les médias. Une innovation se produisit toutefois dans le canton de Zurich, puisque une série d'associations de protection de l'environnement ont recommandé une liste informelle interpartis, composée de candidats qui s'étaient engagés positivement dans ce domaine [18].
Les partis gouvernementaux ont avant tout mis l'accent sur leurs choix fondamentaux: dans leurs publications, les radicaux ont fait l'apologie de l'épargne et de la responsabilité individuelle au sein de l'Etat social, largement développé; ils ont aussi engagé une polémique contre la gauche revendicatrice [19]. De leur côté, les socialistes ont dénoncé, derrière la formule radicale, la volonté de réduire les prestations sociales et ils ont engagé la controverse sur la nécessité de maintenir l'influence de l'Etat; ils ont, de surcroît, diagnostiqué d'autres problèmes d'actualité: la sécurité de l'emploi dans un environnement favorable a dominé le programme des objectifs à la fois rouges et verts [20]. En insistant sur la famille, le PDC a prôné le maintien des valeurs traditionnelles et s'est déclaré partisan d'une péréquation entre les extrêmes [21]. Enfin, l'UDC a demandé au gouvernement d'agir concrètement plutôt que de se perdre dans des théories complexes [22]. Dans les groupements d'opposition, on a remarqué des développements classiques et d'autres plus inédits. En effet, la droite nationaliste mit une fois de plus l'accent sur son combat contre la politique gouvernementale à l'égard des étrangers et des réfugiés, tandis que l'AdI a dénoncé, par la voix de ses ténors, l'arbitraire de certaines grandes structures. Chez les partis verts, les idées non conformistes ont prévalu dans maints domaines, alors que les POCH ont tenté de jouer un rôle de leader parmi les mouvements alternatifs avec une initiative visant à suspendre la construction des autoroutes [23].
L'importance croissante de la publicité politique dans les moyens de communication de masse s'est confirmée [24]. L'efficacité des supports publicitaires, tels que les affiches et les annonces dans les journaux, a été peu étudiée en Suisse. Cependant des exemples étrangers attestent du lien important entre le budget disponible et le succès électoral obtenu [25]. Pour la première fois, on a publié après les élections des estimations détaillées sur les dépenses de chaque formation pour ses annonces; une partie des intéressés les ont contestées. La somme des dépenses brutes indiquées s'élevait finalement à 7,4 millions de francs [26]. Il est probable que les dépenses en rapport avec les élections ont été supérieures en 1983 à leur niveau de 1979 [27]. Dans les commentaires qui ont suivi les élections, les critiques relevant l'enjeu politique de ces efforts publicitaires accrus ne purent passer inaperçues [28]. De même, les sondages effectués selon des méthodes utilisées à l'étranger ont ouvert de nouvelles perspectives sur la formation de l'opinion. Sur la base d'une enquête, le «Blick» a estimé, semaine après semaine, les forces respectives des partis en présence [29]. Les importantes variations publiées sont restées dans la marge d'erreur propre à une analyse élémentaire [30]. Le fléchissement massif prédit auparavant pour le PS [31] ainsi que les gains électoraux du PRD et des écologistes furent finalement moins spectaculaires que prévu [32]. Ce quotidien de boulevard a su habilement attribuer au décès fortuit du conseiller fédéral W. Ritschard les erreurs contenues dans l'interprétation des projections qu'il a publiées. Celui-ci aurait eu un large effet mobilisateur en faveur du PS [33].
La polarisation de la vie politique suisse est apparue dans les apparentements de listes beaucoup plus nettement que dans la campagne électorale proprement dite. Dans sept arrondissements électoraux ayant le système proportionnel, aucune entente interpartis n'a vu le jour [34]. Trois partis gouvernementaux ont conclu, dans six cantons, la traditionnelle entente bourgeoise [35]. Dans les cantons de Berne, de Thurgovie, de Vaud et du Jura [36], le PDC est allé seul au combat, ce qui a limité l'alliance au PRD et à l'UDC. A Neuchâtel une tentative de collaboration bourgeoise entre libéraux et radicaux n'a pu être menée à bien [37]. En revanche, la réunion des petits partis du centre s'est opérée partout [38]. Du côté de la gauche, on trouve également des structures typiques puisque, dans aucun des cantons de la Suisse alémanique, le PS n'a préconisé une entente avec un autre parti [39]. Des coalitions se sont pourtant formées sous le vocable de «Bunte Koalition» à Zurich, Berne, Bâle-Ville, Soleure, Schaffhouse et Tessin [40]. Par contre, en Suisse romande, la gauche a présenté un front uni dans les cantons de Genève et de Vaud ou une combinaison socialiste/chrétienne-sociale dans le canton du Jura [41]. Partout on a pu constater la nette volonté des écologistes de se distancer des forces progressistes.
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La mobilisation politique des citoyens se traduit par le taux de participation aux scrutins électoraux. Depuis le début des années huitante, les discussions à ce sujet ont perdu de leur acuité. L'opinion publique semble s'être résignée au fait que la Suisse ait l'un des taux les plus bas parmi les démocraties occidentales [42]. Lors du dernier scrutin, la problématique de la participation a connu un regain d'intérêt. Le recul du taux de participation a en effet, pour la première fois depuis la fin de la guerre, marqué un temps d'arrêt (1975: 52,4%; 1979: 48,1%; 1983: 48,9%). A ce sujet, il importe cependant de relever la persistance d'évolutions contradictoires et de différences régionales caractéristiques. Dans le canton de Schaffhouse, où l'abstentionnisme est toujours punissable, le taux de participation de 73,1 % a de nouveau atteint le niveau le plus élevé, tandis que, dans les cantons ne disposant que d'un seul siège au Conseil national, et où se présentaient des favoris politiquement incontestés, on a enregistré des taux de participation très bas. On a constaté également en divers endroits la présence de nombreuses listes blanches [43]. Les reculs les plus forts ont été constatés pour la première fois dans les cantons des Grisons et de Schwyz. Le motif principal réside vraisemblablement dans l'insatisfaction d'une partie de la population en rapport avec des projets nationaux à l'étude et qui concernent ces régions [44]. Les hausses du taux de participation les plus marquées sont celles de Genève, des deux Bâles, de Thurgovie et de Fribourg. Dans les agglomérations des grandes villes, cela tient probablement aux problèmes écologiques ou aux tendances xénophobes [45]. Là, à la différence des Grisons et de Schwyz, la protestation des citoyens qui dure depuis longtemps a joué le rôle d'un puissant facteur de mobilisation. Dans le canton de Fribourg, l'accroissement de la participation coïncide avec une restructuration du paysage politique. Les analyses faites à partir d'enquêtes confirment la situation décrite ci-dessus, à savoir qu'avec respectivement 31 % et 23%, le désintérêt politique et la résignation sont en tête des principaux motifs d'abstention; en revanche, la sollicitation excessive de l'électeur par la fréquence des scrutins n'est mentionnée qu'au troisième rang [46]. Quant à l'insatisfaction politique, elle est ressentie de façon semblable par les citoyens qui vont voter et par ceux qui n'y vont pas. Pour 62% des abstentionnistes, l'issue du scrutin est déjà certaine bien avant la campagne électorale; le reste des électeurs passifs hésitaient encore au cours des dernières semaines avant les élections [47].
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Les choix des électeurs pour le Conseil national n'ont pas confirmé la tendance dominante des dernières élections, car après un accroissement régulier, le pourcentage des électeurs des partis gouvernementaux a baissé à 77,6% (1979: 81,8%; 1975: 77,9%). Un autre élément nouveau tient au fait que, pour la première fois, tous les quatres partis représentés au sein du gouvernement ont été touchés par cette baisse du pourcentage des électeurs. Compte tenu des reculs plus ou moins prononcés, le PRD a devancé les socialistes et occupe de nouveau, sur le plan national, la place du parti le plus fort [48]. Dans la perspective d'une analyse canton par canton, la coalition gouvernementale a subi des pertes de suffrages sensibles avant tout dans les arrondissements électoraux où des dissidences de parti avaient modifié les structures institutionnelles [49]. Les autres directions exprimées par les mouvements électoraux ont singulièrement manqué d'unité. En effet, le parti des écologistes et les partis contre l'emprise étrangère ont profité le plus de la tendance à l'opposition et de l'importante perte de voix subie par le PdT. — D'après les rapports de force actuels entre les partis, la géographie politique de la Suisse donne l'image suivante [50]: les bastions radicaux se maintiennent encore aujourd'hui dans les cantons de Soleure, Tessin et Appenzell Rhodes-Extérieures. Cela s'explique par le fait que ni les libéraux ni l'UDC n'y disposent d'une position solide et que, de surcroît, il ne s'agit pas de régions traditionnelles à vocation catholique et conservatrice unique [51]. Dans de telles contrées, c'est en revanche le PDC qui domine, tandis que celui-ci n'a pas pu s'étendre dans les cantons protestants et les agglomérations industrielles [52]. Les régions de la chaîne du Jura peuvent être qualifiées de ceinture rouge. A la suite de ses pertes en Suisse romande, la gauche a toutefois déplacé son centre de gravité au nord-ouest de la Suisse. A Bâle-Ville, les partis se réclamant de l'héritage socialiste ou de la tendance alternative détiennent même une majorité théorique parmi les électeurs [53]. Quant à la répartition géographique de l'UDC, elle est restée la même.
La répartition des sièges et les déplacements consécutifs ne reflètent que de façon indirecte la force respective des partis et les mouvements des électeurs, car le mode de calcul et les apparentements produisent leurs propres effets [54]. Au Conseil national, les partis gouvernementaux ont perdu ensemble trois de leurs 169 sièges. Les déplacements se sont toutefois répartis de façon très diverse: tandis que le PRD a gagné trois sièges, le PDC en a perdu deux et le PS quatre. L'UDC n'a pas varié. Parmi les petits partis d'opposition, les changements de sièges reflètent plus fidèlement les mouvements des électeurs: les écologistes en ont conquis trois ou quatre, alors que les partis nationalistes ont obtenu deux mandats de plus. Le PdT a dû céder deux de ses trois sièges. Dans plus de la moitié des arrondissements électoraux, les élections n'ont pas apporté le moindre changement parmi les partis politiques. A Bâle-Ville et dans le canton de Vaud, la nouvelle répartition des sièges, nécessitée par l'évolution démographique, a provoqué le transfert d'un siège dans chaque cas. C'est uniquement dans le canton du Jura que des luttes intestines au sein du PDC et du Rassemblement jurassien ont abouti à un changement complet des partis représentés au Conseil national, permettant ainsi aux radicaux, jusqu'alors écartés, de faire leur entrée en scène.
La non-réélection de douze conseillers nationaux sortants constitua une surprise quant aux personnalités concernées [55]. Les sièges perdus par certains partis ont entraîné la chute d'hommes politiques en vue, tels que Jean-Claude Crevoisier (psa, BE), Armand Forel (pdt, VD), David Linder (pl, BS), Gabriel Roy (cs, JU), Jean Wilhelm (pdc, JU) et Jean Ziegler (ps, GE) [56]. En revanche, à Zurich, on a assisté à une percée d'Ernst Ci.ncera au détriment de son collègue Silvio de Capitani sur la liste radicale [57]. De son côté, Walther Hofer, conseiller national de 1963 à 1979, a tenté en vain d'effectuer sa rentrée à la chambre du peuple sur une liste bernoise de l’UDC [58].
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Les résultats de l'élection au Conseil des Etats, dont le renouvellement a lieu en rnême temps dans la plupart des cantons, correspondent aux déplacements de sièges au Conseil national, mais non point aux rapports de force au sein du dit Conseil. Dans trois arrondissements électoraux, les radicaux sont parvenus à ravir un siège aux socialistes. Ceux-ci ne détiennent plus que six mandats et ont donc perdu le terrain conquis en 1979. Avec ses 14 sièges, le PRD s'approche à nouveau du PDC prédominant avec 18 mandats. L'UDC et les libéraux conservent leurs positions avec respectivement 5 et 3 sièges [59]. Les mandats les plus convoités furent certainement celui du canton du Jura et celui du canton de Zurich dont les titulaires ne se représentaient plus. Venues d'horizons politiques très divers;, cinq personnalités dans le premier canton et quatre dans le second se sont disputées la succession des socialistes Pierre Gassmann (JU) et Emilie Lieberherr (ZH). Celle-ci avait renoncé à solliciter sa réélection à la suite de divergences avec son parti [60]. Toutefois, dans les deux cas, les candidats choisis par les socialistes ne sont pas parvenus à obtenir le siège, car ils ont été supplantés par les radicaux Gaston Brahier (JU) et Rico Jagmetti (ZH). Plus spectaculaire encore fut l'issue 'du scrutin à Genève où Robert Ducret (prd) évinça le conseiller aux Etats sortant Willy Donzé. Les autres élections de l'automne n'ont pas provoqué d'autres changements. Au printemps déjà, l'élection complémentaire consécutive à l'arrivée d'Alphons Egli (pdc, LU) au Conseil fédéral n'avait pas apporté de changement d'appartenance politique [61]. Dans les 20 cantons où les élections au Conseil des Etats eurent lieu en automne, 74 candidats se présentèrent. Dans quatre arrondissements électoraux seulement, le nombre des candidats ne dépassait pas celui des sièges à repourvoir [62]. L'avantage dont jouissent les conseillers aux Etats sortants s'est manifesté dans les cantons de Fribourg, du Valais, de Neuchâtel et du Tessin mais, bien qu'étant favoris, ils n'ont pas atteint la majorité absolue au premier tour. Or, dans ces cantons, tous les «challengers» malheureux ont retiré leur candidature entre les deux tours, à l'exception de Gabrielle Nanchen, ancienne conseillère nationale socialiste, qui a tenté, sans succès, de faire échouer l'entente interne du PDC en Valais [63].
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Retraits et non-réélections ont permis de renouveler le quart environ des membres du parlement fédéral [64]. Il est fort intéressant de relever une série de caractéristiques de la députation. Par rapport aux dernières élections, la part des femmes est restée constante avec 11 % d'élues au Conseil national et 8% au Conseil des Etats [65]. L'accroissement des candidatures féminines n'a pas débouché pour autant sur l'élection d'un plus grand nombre de femmes. Cela s'explique par la disparition du préjugé favorable aux femmes, partout présent et nettement discernable après l'octroi du droit de vote aux femmes en 1971 [66]. Il ne faut pourtant pas perdre de vue les notables différences qui subsistent tant par rapport aux partis qu'aux régions [67]. En outre, l'âge joue également un rôle. Comme tout au long de la précédente législature, la moyenne d'âge est de 51 ans pour les conseillers nationaux et de 55 ans pour les conseillers aux Etats. Ventilée selon les partis, cette moyenne varie peu. On trouve des représentants plus jeunes principalement au sein des nouveaux petits partis d'opposition [68]. Dans la majorité des groupes parlementaires, l'entrée au parlement fédéral représente l'apogée d'une carrière politique dont les étapes précédentes sont l'activité au sein des organes d'une commune, d'un canton ou d'un parti [69]. Malgré un léger recul, les juristes indépendants constituent encore la catégorie professionnelle numériquement la plus importante sous la coupole fédérale. Au deuxième rang, on trouve la catégorie des politiciens à plein temps suivie par les agriculteurs [70]. Comparativement à la composition du parlement lors de la précédente législature, le capital-actions représenté par les parlementaires au début de la présente législature est en baisse [71].
Dans quelle mesure les changements non négligeables d'ordre personnel, ainsi que les légères modifications favorables aux radicaux, aux écologistes et à la droite nationaliste vont-ils ouvrir une nouvelle ère politique au sein de l'Assemblée fédérale? Il est bien difficile de le dire. Des coalitions faisant fi de l'appartenance à un groupe parlementaire parce que centrées sur un thème ou un sujet déterminé joueront un rôle à cet égard [72]. Les élections ont été caractérisées par une stabilité peu spectaculaire. Pourtant, des évolutions telles que des dissidences ou encore un durcissement sur certains fronts au sein des partis gouvernementaux sont repérables. Il en va de même pour des nouvelles tendances qui se font jour dans le domaine de la mobilisation politique, pour la dynamique institutionnelle, pour les femmes face à leurs chances électorales qui stagnent, et, enfin, pour l'importance croissante d'une mentalité orientée vers le souci de protéger l'environnement. En définitive, les élections peuvent se caractériser par un léger mouvement sous-jacent à une stabilité apparente du régime des partis [73].
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Elections cantonales
Voir le tableau: elections_ccc_1983.pdf
Tout comme les autres années, les élections pour le renouvellement des parlements cantonaux ont été caractérisées par les structures et les développements propres aux régions [74]. Ce sont avant tout les élections à Zurich qui ont été marquées par la polarisation entre la gauche et la droite. Elles ont fait apparaître de nouvelles dimensions dans l'éventail des partis, en raison notamment de la présence des groupes écologistes [75]. Les principaux résultats sont perceptibles selon une triple perspective [76]: les partis bourgeois (PRD, UDC et PDC) sont parvenus à accroître leur représentation au parlement, bien qu'ils n'aient obtenu globalement aucun gain d'électeurs [77]. Les socialistes ont subi un net recul au législatif ainsi qu'un fléchissement de leur électorat qui fut insécurisé par les évolutions contradictoires au sein du parti depuis les émeutes des jeunes en 1980/81 et qui a tiré de cette situation des conclusions diverses [78]. Le véritable gagnant a été «l'alliance verte» qui est parvenue à canaliser la protestation des nouveaux mouvements sociaux. Elle a fait son entrée au parlement avec 4% des suffrages [79]. Les POCH et l'AN ont profité marginalement des déplacements de voix parmi les électeurs.
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Plusieurs facteurs d'incertitude ont marqué les élections du parlement de Bâle-Campagne et les ont rendues particulièrement intéressantes [80]. En effet, c'est la première fois qu'ont été appliqués dans ce demi-canton le droit de vote à 18 ans, instauré en 1980, ainsi qu'une loi électorale régissant de façon nouvelle la répartition régionale [81]. Ces élections ont permis de discerner une nette tendance en faveur des petits partis et elles ont apporté bon nombre de changements de personnes. Dans certains cas particuliers, les mouvements des suffrages ont été insuffisamment représentés, ce qui a suscité quelques critiques a posteriori au sujet du nouveau droit électoral [82]. Parmi les principales évolutions, on distingue une légère poussée de la droite, ainsi que l'avance continuelle des POCH au sein d'une gauche stagnante. On a également constaté que les chances des candidates à cette élection sont restées les mêmes [83].
Il n'y a pas eu de grands changements dans les cantons de Lucerne [84] et du Tessin [85], dont la structure des partis est traditionnellement axée sur le PDC et le PRD. Ils connaissent en outre de solides alliances entre partis ainsi que des taux élevés de participation électorale. Dans le cas lucernois, les POCH sont parvenues à concentrer en leur faveur les pertes subies par les autres partis et à doubler leurs voix, faisant ainsi figure de vainqueur des élections.
Enfin, dans les Grisons, les élections du parlement cantonal au système majoritaire ont provoqué quelques pertes au détriment du PDC et un recul minime du PS. En revanche, l'UDC a enregistré un gain de quelques sièges. Dans ce canton, le rôle des partis d'opposition reste insignifiant [86].
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La diversité du fédéralisme suisse s'exprime également au travers des résultats des élections aux gouvernements cantonaux. La seule caractéristique commune à l'issue des cinq scrutins pour le renouvellement du Conseil d'Etat de certains cantons fut la stabilité des partis politiques représentés. Cela est d'autant plus remarquable que les systèmes d'élection de ces gouvernements cantonaux sont très différents les uns des autres. En effet, malgré les retraits et un grand nombre de candidatures, aucun siège gouvernemental n'a été attribué à un autre parti [87].
Dans le canton de Zurich, les cinq anciens conseillers d'Etat des partis gouvernementaux bourgeois se sont présentés de nouveau sur une liste commune. En revanche, l'unique représentant de l'AdI est allé seul au combat. Après plusieurs années de désaccord avec son propre parti, Arthur Bachmann, conseiller d'Etat socialiste, a renoncé à solliciter un nouveau mandat, bien qu'il eût obtenu une investiture hors parti. Pour le remplacer, les socialistes ont choisi la conseillère nationale Hedi Lang qui a été ainsi la première femme a être élue au sein d'un gouvernement cantonal dans l'histoire de la Confédération [88]. Les trois autres candidats des partis de l'extrême-gauche et des écologistes ont échoué.
Pour la sixième fois en vingt ans, les socialistes de Bâle-Campagne ont tenté d'obtenir un second siège gouvernemental. Bien que leur candidat Rainer Schaub eût obtenu la majorité absolue, son résultat a été moins bon que celui de Markus van Baerle (prd) soutenu par l'entente bourgeoise (PRD, UDC, PDC) et qui a succédé au radical Theo Meier, démissionnaire [89].
Dans le canton de Lucerne, à l'exception des anciens représentants du PDC, tous les candidats n'ont pas atteint la majorité absolue au premier tour. Ala suite des retraits du radical Rolf Ineichen et des candidats des POCH et de l'AdI, ces derniers n'ayant de toute façon aucune chance d'être élus, ont permis au gouvernement lucernois de se retrouver au complet dans son ancienne formation [90].
Le Tessin connaît un système électoral tout à fait particulier. Les sièges de l'exécutif y sont attribués selon une forme de représentation proportionnelle différenciée. En outre, les grands partis présentent chacun une liste complète. Cette fois, la composition en place depuis 60 ans (PRD, PDC et PS) a été sérieusement menacée par le Parti socialiste autonome dont le candidat principal, Pietro Martinelli, a même obtenu un nombre de voix plus élevé que Rossano Bervini, nouveau leader socialiste. Martinelli n'a pourtant pas fait son entrée au gouvernement à cause de la participation électorale de son parti demeurée insuffisante pour obtenir un siège lors de la répartition. Outre Bervini, Claudio Generali (prd) et Renzo Respini (pdc) ont été élus pour la première fois au Conseil d'Etat tessinois [91].
Le blâme infligé à Rudolf Reutlinger, Landammann d'Appenzell Rhodes-Extérieures, pour manque d'initiative dans l'exercice de ses fonctions, est resté sans conséquence pour sa carrière personnelle, puisque la Landsgemeinde a confirmé l'exécutif dans une composition inchangée [92].
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Elections communales
Voir le tableau: elections_ccc_1983.pdf
Les élections dans les grandes villes ont été tout particulièrement marquées par des développements locaux.
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A Genève, les tendances xénophobes consécutives à la persistance de la pénurie du logement se sont sensiblement renforcées [93]. Le mouvement nationaliste Vigilance a su tirer parti de cette insatisfaction pour augmenter notablement sa part des suffrages. Les écologistes ont aussi connu un certain essor; ils ont toutefois manqué de peu le quorum indispensable à l'obtention d'un siège. Le très fort recul du PdT a surpris puisque ce parti, traditionnellement bien implanté à Genève, a passé en huit ans de la position de tête à un rang beaucoup plus modeste sur le plan communal. D'autres déplacements de voix ont touché les libéraux et les socialistes. Les formations genevoises prépondérantes ont subi des pertes. Les nouveaux rapports de force dans la cité du bout du lac présageaient un glissement à droite lors des prochaines élections à l'exécutif de la ville de Genève. La tentative de Vigilance, visant à faire valoir son influence accrue au sein de ce collège également, a sans conteste échoué. En outre, une autre candidature, indépendante et féminine, contre la xénophobie, a encore eu moins de succès. Les anciens conseillers administratifs qui se représentaient ainsi que le successeur officiel d'un libéral ont été élus avec des écarts de voix minimes. Le radical G.-O. Segond a été proclamé maire de la ville de Genève pour un an [94].
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Enfin, les élections pour le renouvellement des autorités de la ville de Lucerne se sont déroulées plus calmement. Avec un record d'abstentions, les résultats ont dénoté des gains en faveur des petits groupements tels que les POCH et les chrétiens-sociaux indépendants, mais sans provoquer pourtant un véritable glissement des voix. Les radicaux conservent leur position de parti le plus fort, devant le PDC et le PS [95]. Au sein de l'exécutif, tous les municipaux se représentaient et il n'y a pas eu de changement, tandis que les POCH essuyaient un second échec en présentant de nouveau une candidate [96].
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[1] Les élections se sont déroulées le 23.10.1983. Une étude fondamentale sur le parlement sortant a été publiée par H. H. Kerr, Unser Parlament, Neuallschwil bei Basel 1983. Sur la sociologie électorale : H. R. Penniman (éd.), Switzerland at the Polls. The National Elections of 1979, Washington 1983.
[2] Panorama de la presse: BaZ, 25.10.83; NZZ, 26.10.83. Résumés des prises de position des partis: BaZ, 27.10.83; des associations: wf, Dok., 43, 24.10.83; SGB, 32, 27.10.83. Première interprétation globale: NZZ, 5.11.83.
[3] TA, 24.10.83 (U. Klöti); BZ, 26.10.83 (P. Gilg); Lib., 4.11.83 (D. Joye); voir aussi: BaZ, 26.10.83 (O. Reck).
[4] En général: E. Gruner / H. P. Hertig, Der Stimmbürger und die «neue» Politik. Wie reagiert die Politik auf die Beschleunigung der Zeitgeschichte?, Bern 1983, notamment p. 328 s.
[5] Première interprétation globale des résultats: TA, 4.5.83.
[6] 1979: 1854 candidatures, 164 listes; 1975: 1947 candidatures, 170 listes.
[7] Cf. Bund, 13.6.83; 24 Heures, 25.7.83; ainsi que infra, part. III a (Partis écologistes).
[8] Bund, 27.4.83; TA, 27.4.83. Portrait: Bund, 15.12.83. Cf. infra, part. III a (Parti radical-démocratique).
[9] TA, 4.5.83 ; Bund, 10.5.83; 8.6.83 ; 30.6.83 ; 2.7.83. La liste libre (« Freie Liste») de Leni Robert récolta 4,7% des voix dans le canton de BE. Une liste similaire (« Freie grüne Liste »), ayant obtenu un pourcentage comparable, n'a cependant pas acquis de sièges dans le canton de TG. Le même phénomène se produisit avec la scission de l'aile droite du PS bâlois (« Demokratisch-soziale Partei Basels », DSP), dont les 3,1 % n'ont pas permis de gagner le siège espéré.
[10] TA, 10.9.83; 29.11.83.
[11] Communication écrite de l'Office fédéral de la statistique, 10.1.84. Proportion de femmes 1983: 23,0%; 1979: 18,4%, 1975: 16,8%; 1971: 15,8%. Selon les partis (1983): POCH 49%, PdT 33%, écologistes 33%, AdI 25%, PSS 25%, PL 21%, AN/Rep./Vigilance 21%; PEP 19%, PDC 16%, PRD 16%, UDC 10%.
[12] Cf. FF, 1983, IV, p. 285 ss.
[13] 1979: 45 CN / 14 CE; 1975: 33 CN / 8 CE.
[14] Communication écrite du service de documentation de l'Assemblée fédérale, 25.10.83.
[15] Camillo Jelmini (pdc, TI); pour les élections précédentes cf. APS, 1979, p. 36.
[16] Cf. supra, part. I, 1c (Regierung).
[17] Cf. infra, part. I, 4c (Forstpolitik).
[18] Pour les résultats cf. presse du 26.10.83.
[19] PRD, Nos convictions. Les principes du radicalisme moderne, Berne 1983; cf. NZZ, 28.7.83. Sur la polémique: Schweizer Monatshefte, 63/1983, p. 878 ss. Sur l'analyse de la situation politique à l'approche des élections : NZZ, 29.1.83.
[20] Sur la polémique: Dossier SPS/PSS: Moins d’Etat ou Etat-providence? Une analyse de l’idéologie du « Moins d’Etat», Berne 1983. Programme d'action: PSS, Objectifs 1983-87. Elections fédérales 1983, Berne 1983; cf. TA, 6.7.83. Sur l'analyse politique à l'approche des élections: Rote Revue, 62/1983, no 69, 10; SP-Information, 149, 12.10.83.
[21] PDC suisse, Famille, emploi, qualité de vie. Programme des points forts 1983-87, Berne 1983. Complément actuel: PDC suisse, L'exploitation familiale — modèle de la politique agricole, Berne 1983; PDC suisse, Une politique de la paix et de la sécurité d'inspiration chrétienne, Berne 1983. Sur l'analyse politique à l'approche des élections: NZZ, 16.6.83.
[22] UDC, Programme d'action '83. Documentation sur le programme de l'UDC, Berne 1983; UDC, Moins de théories, plus d'actions. Profession de foi, 1983.
[23] Cf. infra, part. III a (Alliance des indépendants, Partis nationalistes, Extrême gauche, Partis écologistes).
[24] J. Havlicek / M. Steinmann, Die Publikumsresonanz der Wahlsendungen des Schweizer Fernsehens und des Schweizer Radios 1983, Zusammenfassung der Forschungsergebnisse, Bern 1983.
[25] Pour l'étranger: W. W. Pommerehne / J. D. Lafay, « Okonometrische Untersuchungen von Wahlkampfausgaben», in Jahrbuch für Sozialwissenschaft, 34/1983, p. 20 ss. Pour la Suisse: H. P. Hertig, Analyse der Nationalratswahlen 1979, Vox-Sondernummer, Zürich 1980; C. Longchamp, Analyse der Nationalratswahlen 1983, Vox-Sondernummer, Zürich 1984; E. Gruner / H. P. Hertig, Der Stimmbürger und die « neue» Politik, Bern 1983.
[26] Argus der Presse, Inseratenauswertung bei den Nationalratswahlen 1983, Zürich 1983. A l'origine, les dépenses globales furent chiffrées à 8,6 mios de ff. (BaZ, 25.10.83). L'UDC zurichoise fut particulièrement critique sur la méthode employée. L'Argus indiqua des marges d'erreurs allant jusqu'à 10%, ce qui ne modifiait cependant pas la proportion des partis (NZZ, 19.11.83). Sur la critique renouvelée par l'UDC zurichoise: NZZ, 9.12.83. Chiffres définitifs, répartis entre les principales formations: PRD 33,9%; UDC 21,2%; PDC 14,4%; PSS 7,6%; divers 22,9% (communication écrite de l'Argus, 17.1.83).
[27] Dépenses globales estimées en 1983: 20 mios de fr. (24 Heures, 10.1.83); estimations vérifiées en 1979: 14 mios de fr.; en 1975: 9 mios de fr. (E. Gruner); cf. APS, 1979, p. 37.
[28] Le PRD zurichois par exemple critiqua, non la qualité, mais le budget de publicité des candidats, jugé décisif pour l'entrée au parlement; cf. NZZ, 26.10.83; TA, 12.11.83.
[29] Cf. Blick, 17.9.83; 26.9.83; 3.10.83; 10.10.83; 17.10.83; 24.10.83; aspect critique: Vr, 7.10.83. Pronostics électoraux, une année avant les élections: TA, 10.1.83; aspect critique: TLM, 15.1.83. Analyse de tendance sur la base des élections cantonales du printemps 1983: TA, 4.5.83; 27.10.83. Pronostics cantonaux: Scope, Vor den Nationalratswahlen im Kanton Bern, Luzern 1983; Vat., 4.7.83 (AG); Suisse, 25.10.83 (NE).
[30] Le nombre des personnes interrogées chaque semaine par l'institut Isopublic de Zurich ne s'élevait qu'à 330. Les erreurs statistiques elles mêmes représentent +/– 4,5%. De plus, dans le cas helvétique, des fautes typiques correspondent au nombre important d'électeurs qui n'a pas de préférence pour un parti plusieurs semaines avant le vote.
[31] Cf. Blick, 26.9.83 (« Der SP laufen die Wähler davon»); le principal motif indiqué fut le soutien du PS aux 100 km/h sur les autoroutes. Pour une autre évaluation de l'état d'esprit dans la population sur la limitation de vitesse, cf. ACS, Tempolimiten 80/100, Lausanne 1983. Cf. infra, part. I, 6b (Strassenverkehr).
[32] Les écarts finaux s'élevaient, en moyenne, à plus de 1% du total des électeurs, malgré l'intégration de facteurs de pondération; les différences les plus importantes: PS 3,8% trop bas; écologistes 2,1 % trop haut!
[33] Un sondage postérieur a indiqué que le décès du CF W. Ritschard avait touché une majorité de personnes, au-delà des clivages partisans. Cependant un mouvement correspondant n'a pas été enregistré sur le plan politique ; cf. Isopublic, Nationalratswahlen unter dem Eindruck des Todes von Bundesrat Ritschard, Zürich 1983. Malgré cela, le Blick parla d'un «effet Ritschard» favorable au PS lors des élections, élément qui fut souligné par d'autres mass media: Blick, 2.11.83; cf. aussi NZZ, 25.10.83; Suisse, 3.11.83.
[34] ZG, AR, SG, GR, NE; apparentement entre des listes du même parti seulement: LU, VS.
[35] ZH (incl. une liste écologiste), BS (incl. PL), BL, SH, AG, GE (incl. PL).
[36] Au canton de VD alliance bourgeoise Incl. PL.
[37] Cf. Suisse, 26:6.83.
[38] Composée de l'AdI et du PEP; à ZH, BE et AG renforcée par le parti social-libéral.
[39] Le PS a décliné l'offre du POCH (LU) et du PSO (ZG); cf. LNN, 4.7.83 ; Vat., 9.7.83. Le PS de SZ envisagea tardivement une alliance avec I'UDC (Vat., 25.10.83).
[40] Alliance du PdT, du PSO et des verts alternatifs sous la direction des POCH. Sur le concept idéologique de la « Bunte Koalition », succédant à celui de « Pol links der SP» de 1979, cf. Positionen, 45/46, juin 1983. A Bâle, le PSO et les verts alternatifs suivirent leur propre voie et l'apparentement de listes se limita aux POCH et au PdT.
[41] A Neuchâtel, le PS refusa une alliance avec le PdT comme il l'avait fait en 1979; cf. APS, 1979, p. 36.
[42] La dernière publication significative d'un point de vue scientifique date de 1981 (A. Riklin / R. Kley, Stimmabstinenz und direkte Demokratie, Bern 1981). Le DFJP ne publiera de rapport sur ce thème qu'en 1985 (BaZ, 4.11.83).
[43] UR: valable 30,2 %/ blanc 4,5%; OW : 30,9% / 7,8 %; NW : 29,5%/ 8,3%; GL: 26,3%/ 2,1 %; AI : 25,4%1 0,5%; cf. FF, 1983, IV, p. 285 ss.
[44] On peut se référer aux travaux projetés par la CEDRA dans le Misox (cf. infra, part. I, 6a, Energie nucléaire) et également au projet de l'armée à Rothenthurm (cf infra, part. I, 3, Infrastrukturanlagen).
[45] Certainement à GE et à BS où les élections au Conseil des Etats furent discutées fortement et jouent également un rôle. Hausses du taux de participation : GE 6,9%; BS 6,3%; BL 6,2%; TG 4,4%; FR 4,2%. Cf Lib., 4.11.83.
[46] Données comparatives pour 1979: 28% des abstentionnistes ne portaient aucun intérêt aux élections, tandis que 25% affichaient de la résignation. 11 % déclaraient n'avoir pas compris le mécanisme du scrutin; cf. H. P. Hertig, Analyse der Nationalratswahlen 1979, Vox-Sondernummer, Zürich 1980.
[47] Cf. C. Longchamp, Analyse der Nationalratswahlen 1983, Vox-Sondernummer, Zürich 1984, ainsi que les données recueillies, mais non publiées du Centre de recherche de politique suisse ; D. Havlicek / M. Steinmann : Die Publikumsresonanz der Wahlsendungen des Schweizer Fernsehens und des Schweizer Radios 1983, Bern 1983.
[48] Scores (et pertes) des partis: PRD 23,3% (–0,8%); PS 22,8% (–1,6%); PDC 20,4%(–1,4%); UDC 11,1% (–0,5%). Sur l'analyse des mouvements de l'électorat, cf. NZZ, 26.10.83.
[49] Scission de l'aile gauche du PRD : TG -8,2% ; BE -8,0 %; scission de l'aile droite du PS: BS -7,0% (cf infra, part. III a (Parti socialiste, Parti radical-démocratique). L'ensemble des partis gouvernementaux consolida sa position surtout au JU (+ 4,7%) et en VS (+ 4,1 %).
[50] Cf. cartes de synthèse: Unser Parlament. National- und Ständerat 1983-87 (supplément au TA du 29.11.83).
[51] Cohabitation du PRD et du PL: NE, GE, VD, BS; cohabitation du PRD et de l'UDC: BE, TG, SH, GR, AG, ZH, BL.
[52] Des proportions exemplaires dans les cantons réformés: ZH 9,1 %; BE 2,1 %; BS 9,9 %; BL 10,8 %; SH 6,3% et VD 4,5%.
[53] 1983: 50,2% (PS, POCH, Demokratisch-soziale Partei, PdT, PSO, alternatifs) ; 1979: 49,2% (PS, POCH, PdT, PSO).
[54] 27 des 200 sièges du CN furent attribués selon la méthode des restes; par ordre décroissant pour les partis: PRD 9, PDC 7; UDC 3; PS 1; divers 7; cf. également NZZ, 28.11.83.
[55] 1979: 14 CN; 1975: 18 CN.
[56] En raison de sa position critique à l'égard des banques, celles-ci ont envoyé 180 000 listes du PS à Genève sous forme de cartes postales avec le nom de Ziegler biffé. L'intéressé n'envisagea que tardivement de répondre à cette lutte par voie judiciaire (cf. Blick, 25.10.83; BaZ, 5.11.83; NZZ, 8.11.83).
[57] Le cas fut différent pour l'ancien CN A. Affolter (ps, ZH), qui ne devint que second remplaçant. Dans le même temps, sa liste perdit un siège, et Affolter ne fut pas remplacé par un socialiste (TA, 26.10.83; NZZ, 8.11.83).
[58] En 1979 Hofer n'avait plus été nommé par I'UDC bemois en raison de la durée de fonction limitée à 16 ans par décision du parti. La candidature renouvelée en 1983 fut dès le début contestée au sein du parti (cf. NZZ, 11.1.83; Bund, 13.1.83; 28.1.83; TA, 15.1.83).
[59] Cf. APS 1979, p. 42.
[60] TA, 25.1.83. Monique Bauer avait également rencontré des difficultés avec le PL en raison de ses prises de position indépendantes (cf. TA, 10.9.83).
[61] Nouveaux élus non cités dans le texte : Josi Meier (pdc, LU), élue au remplacement de A. Egli au printemps; Camillo Jelmini (pdc, TI), Daniel Lauber (pdc, VS), Franco Masoni (prd, TI), Heinz Moll (prd, TG), Xaver Reichmuth (pdc, SZ) et Otto Schoch (prd, AR) élus aux élections du 23.10.83.
[62] Cantons avec des candidatures plus nombreuses que les sièges: ZH 5 candidatures: BE 5 ; LU 4 (élections du printemps: 2 candidatures pour un mandat); FR 4; SO 3; BS 2 (pour un siège seulement); BL 2 (pour un siège seulement); SH 4; SG 3; AG 3; TG 4; TI 3; VD 4; VS 7 (deuxième scrutin: 4 candidatures); NE 4; GE 4; JU 6.
[63] Pour la candidature de l'ancienne CN G. Nanchen, cf. TA, 19.1.83; Suisse, 30.4.83; TLM, 30.4.83.
[64] Renouvellement du CN 1983: 27,5% (1979: 29,5%); du CE: 19%.
[65] 1983: 22 CN / 3 CE; 1979: 21 CN / 4 CE.
[66] Lors des élections de 1983, la pratique de favoriser les candidats (en les mettant en bonne place sur la liste ou en les faisant bénéficier d'une propagande spéciale par exemple) a été fortement atténué. Une association féminine, développée au-delà des clivages partisans, publia alors un rapport contenant des recommandations précises favorables aux candidates (Frauen ins Parlament, o.O. 1983). Comme l'ont indiqué différentes enquêtes, le sexe n'est devenu un critère dominant que pour les électrices ayant une formation supérieure. Pour la majorité des participants la personnalité des candidats demeure prépondérante; cf. H. P. Hertig, Analyse der Nationalratswahlen 1979, Vox-Sondernummer, Zürich 1980. Sur la situation de la femme dans la carrière politique, cf. CN G. Aubry, Sous la Coupole, pas sous la Coupe, Tavannes 1983.
[67] Cantons ayant une représentation féminine à l'Assemblée fédérale: ZH 6; BE 3; LU 2; SZ 1; BS 1; BL 1 ; SH 1; SG 2 ; AG 1; VD 2 ; VS 1; NE l ; GE 2 ; JU 1. Différences entre les groupes gouvernementaux au CN : PS 10; PRD 4; PDC 3; UDC 0.
[68] CE: TA, 29.11.83. CN: Bund, 26.10.83, ainsi que la communication écrite de l'Office fédéral de la statistique. Répartition par formation (seulement CN): Ecologistes 43 ans, POCH/PdT 46 ans, AdI 48 ans, PEP 48 ans, PS 50 ans, PRD 51 ans, PDC 51 ans, UDC 52 ans, AN/Rep./Vigilance 54 ans, PL 54 ans, divers 59 ans. Proportions des moins de 40 ans: 11 % (1979: 14%; 1975: 8%).
[69] Pour les législatures précédentes: TA, 13.8.83 et E. Gruner, Die Schweizerische Bundesversammlung 1920-1968, Bern 1970.
[70] Juristes indépendants: 33 CN / 17 CE; activité politique à plein temps: 16 CN / 12 CE; paysans: 23 CN / 1 CE (Bund, 26.10.83; TA, 29.11.83).
[71] Capital en actions représenté au parlement 1982: 24,5 mios de fr.; 1983: 19,1 mios de fr. (Vat., 24.11.83).
[72] Les députés de l'AN et de la Vigilance reforment un groupe. Les trois écologistes ne peuvent en constituer un. La dissidente Leni Robert reste seule. Le non inscrit H. Maeder s'est joint au groupe AdI/PEP. -- On peut généralement constater que les écologistes ne souhaitent pas se définir auprès d'un parti existant.
[73] Cf. BZ, 26.10.83; Lib., 4.11.83.
[74] Pour les mêmes cantons, cf. APS, 1979, p. 42 ss.; APS, 1975, p. 37 s. Rétrospective des élections cantonales durant la dernière législature: SGT, 3.5.83.
[75] Rétrospective de l'évolution politique depuis 1979: NZZ, 16.4.83.
[76] Elections du 24.4.1983. Résultats: NZZ, 25.4.83; 26.4.83. Candidatures: TA, 23.4.83. Apparentement de listes: TA, 8.4.83. Prises de position des partis principaux: TA, 25.4.83. Premières analyses: BaZ, 26.4.83; Bund, 26.4.83; NZZ, 29.4.83.
[77] Malgré une perte de voix de 0,4%, le tandem PRD/UDC est parvenu à augmenter le nombre de ses mandats et manque la majorité absolue de 4 sièges. Principalement en ville de Zurich, un léger écart entre le PDC et les autres partis de la coalition bourgeoise était perceptible (TA, 7.4.83).
[78] Options principales du PS: SP Zürich, Standortbestimmung, Zürich 1983. Premières analyses de la défaite: TW, 26.4.83; Vr, 26.4.83. Cf. également APS, 1980, p. 193.
[79] Alliance se composant du parti écologiste (GP) et du parti pour la paix et l'environnement (PFU), cf. TA, 24.1.83; 31.1.83. A Hinwil, le PFU opta pour une alliance avec l'AN (TA, 6.4.83). Portraits des élus verts : TA, 26.4.83.
[80] Elections du 20.3.1983. — Des signes d'un intérêt croissant furent un record de candidatures et une plus grande participation aux élections (BaZ, 1.3.83).
[81] NZZ, 15.3.83; TA, 18.3.83. Cf. également APS, 1980, p. 166; 1981, p. 177.
[82] La relative augmentation des suffrages a bénéficié aux POCH, PL, PEP et à l'AN. Par contre, l'UDC et I'AdI ont augmenté leurs mandats tout en perdant une partie de leur électorat. Résultats définitifs par région: BaZ, 23.3.83 ; 28.3.83. Critique: Motion H. Fünfschilling (prd) ; cf. BaZ, 29.4.83 ; recours de droit public L. Kuhn (BaZ, 6.5.83). Un malaise général dans le mécanisme électoral; BaZ, 21.3.83 (B. Degen).
[83] BaZ, 22.3.83; NZZ, 22.3.83; TA, 22.3.83.
[84] Elections du 24.4.1983. — Résultats: LNN, 25.4.83; 29.4.83; Vat., 25.4.83; 26.4.83; 29.4.83. Particularités de la campagne électorale: LNN, 7.2.83; 14.2.83; 5.4.83; 14.4.83; 15.4.83; Vat., 7.4.83; NZZ, 18.4.83; TA, 21.4.83. Elus par parti: Vat., 17.6.83.
[85] Elections du 17.4.1983. — Résultats: CdT, 20.4.83. Interprétation de la stabilité politique: TA, 20.4.83.
[86] Elections du 1.5.1983. — Résultats: NZZ, 2.5.83.
[87] Cf. APS, 1979, p. 42; 1975, p. 37.
[88] Elections du 24.4.1983. — Bachmann/PS: NZZ, 19.5.83; TA, 20.5.83; Vr, 20.5.83. Candidature Lang: NZZ, 23.2.83; TA, 23.2.83. Résultats: NZZ, 25.4.83. Première séance: NZZ, 31.5.83. Particularités de la campagne électorale: NZZ, 21.4.83.
[89] Elections du 20.3.1983. — Résultats : BaZ, 21.3.83. Portraits des candidats: BaZ, 14.3-18.3.83. Situation du PS: TA, 21.3.83.
[90] Elections du 24.4.1983. — Résultats : LNN, 25.4.83 ; Vat., 25.4.83. Revue de presse : Vat., 26.4.83. Abandon de R. Ineichen: LNN, 2.5.83; Vat., 2.5.83.
[91] Elections du 17.4.1983. — Résultats: CdT, 19.4.83. Portraits: CdT, 13.4.83. Rétrospective depuis le scandale du Crédit suisse en 1977: Ww, 25.5.83.
[92] SGT, 15.3.83; TA, 15.3.83; NZZ, 25.4.83.
[93] NZZ, 23.3.83; TA, 29.3.83.
[94] Elections du 27.3.1983. — Résultats: JdG, 28.3.83; 29.3.83; 24 Heures, 28.3.83. Commentaires: BaZ, 29.3.83; NZZ, 29.3.83; JdG, 30.3.83; TW, 30.3.83. Candidatures: JdG, 8.3.83.
[95] Elections du 6.6.1983. — Résultats: LNN, 7.6.83; Vat., 7.6.83. Campagne électorale: LNN, 26.5.83; 1.6.83.
[96] Résultats: LNN. 6.6.83; Vat., 6.6.83.
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